La naissance de la puce

Cet article, je l’ai écrit en juin dernier, puis il était resté dans mes brouillons. Je m’interrogeais sur la partie d’intime que j’avais envie de publier sur ce blog, sans trouver de réponse. Mais en ce moment, nous réfléchissons à la grossesse et à l’accouchement pour Maternités Féministes, j’ai passé la soirée d’hier à une conférence sur l’accouchement respecté. J’ai eu envie de relire cet article pour moi. Et finalement de le partager ici.

Mon accouchement a été à la fois très similaire à la naissance du magicien et pourtant différent.

Comme pour le magicien, j’ai perdu les eaux avant le début du travail, à la maison, à minuit 1/2. Ce qui nous a laissé le temps de prévenir un ami pour qu’il vienne garder le magicien et de nous mettre en route. Comme pour le magicien, nous avons pris le métro pour aller à la maternité, les contractions commençaient “tranquillement”. L’amoureux, un peu stressé, m’a fait courir dans les escaliers pour attraper le métro qu’on entendait arriver ! A peine arrivés à la maternité, le travail se met en place, là encore comme pour le magicien. Nous retrouvons la sage-femme qui m’avait accueillie lors de ma visite en urgence pour contractions prématurées.

Je m’étais dit que si l’accouchement était relativement rapide, j’accoucherai sans péridurale. La naissance du magicien m’avait montré que j’en étais capable et j’avais apprécié, après la naissance, d’être mobile, de pouvoir me lever, porter mon bébé, descendre dans ma chambre en marchant. Je dis donc à la sage femme que j’aimerais essayer de me passer de péridurale. Elle m’installe en salle de naissance. Elle m’avait dit “vous saurez que le travail a vraiment commencé quand vous vous direz : “je ne me souvenais pas que c’était aussi intense”. Pas de doute on y est. Les contractions sont régulières et douloureuses, mais ça se passe plutôt bien. On ricane avec Paul, qui a très envie de me faire essayer les différents “coussins de gym” sur lesquels je pourrais m’installer.

A ce moment là, je suis une pub pour les mamans bobo-bio qui accouchent sans péridurale. Ca fait mal, mais je gère les contractions debout ou sur le ballon, en me raccrochant à mes exercices de respiration, de prolongement, de sophrologie. Paul me masse le bas du dos, je suis heureuse qu’on soit tous les deux. Je réalise pleinement ce qui se passe, que ma fille sera bientôt là. Je me sens forte et capable. La sage-femme passe nous voir régulièrement, m’encourage.

Et d’un coup, le travail s’intensifie encore. Là, je perds pied. La maman bobo-bio parfaite se transforme en petite chose gémissante, allongée sur le lit, incapable de bouger, avec l’impression que je serai incapable de supporter encore une contraction. Paul fait tout ce qu’il peut pour me soulager, c’est-à-dire pas grand chose. La sage-femme restera avec moi à partir de ce moment là jusqu’à la naissance. Elle m’encourage, me dit que je vais réussir sans lorsque je parle de péridurale, m’examine et m’assure que le travail avance bien (sans me donner de chiffre).

Je ne vais pas mentir, à ce moment là je regrette amèrement mon choix d’accouchement sans péridurale. J’ai eu l’impression que cette seconde phase durait aussi longtemps que la première, mais Paul m’a assuré que c’était loin d’être le cas.

La puce arrive finalement. Je m’installe en position semi-assise, comme pour le magicien. La sage-femme me dit de pousser si j’en ressens le besoin. Ce n’est pas vraiment le cas, mais je pousse quand même, en me disant que j’en peux plus et que je veux qu’elle sorte vite. Ca mettra quand même un peu de temps. La demoiselle a décidé de se mettre dans une position bizarre. Elle nait en regardant vers les étoiles, un bras derrière le dos. Du coup je dois pousser un peu plus longtemps que le magicien qui était sorti très vite.

Et puis en une seconde, elle est là, posée sur moi. Et un flot d’émotions m’envahit. Même si l’accouchement a été presque aussi rapide que pour le magicien, puisqu’elle est née à 4h04, cette fois, j’ai vraiment eu le temps de réaliser ce qui se passait, de me préparer à l’accueillir. Elle est belle et elle va très bien. Ce n’est pas la crevette à laquelle nous nous attendions, après cette grossesse un peu compliquée, mais un beau bébé de 3,4kg. Elle me regarde, je la regarde, Paul est là et c’est le bonheur.

Mais cette bulle ne dure pas bien longtemps. Alors que la naissance a eu lieu dans le calme, d’un coup tout s’agite. Je perds pas mal de sang et la sage-femme s’inquiète de l’état de mon périnée. Rapidement, la salle se remplit : un gynéco, un anesthésiste, une autre sage-femme… Un peu difficile ! Mais un gynéco qui prend le temps de m’anesthésier correctement, contrairement à la première fois, et la sage-femme m’aide jusqu’au bout.

On peut ensuite enfin prendre un vrai temps à trois. On a envie d’appeler tout le monde pour les prévenir, mais il n’est même pas 6h du matin ! J’attends ça avec impatience, et surtout j’ai hâte que la puce rencontre son grand frère !

Arrive le moment de descendre dans la chambre. On me conseille, trois fois de suite, de descendre en fauteuil roulant. J’ai perdu du sang, je suis un peu faible. Je réponds calmement, mais très décidée, que c’est hors de question. J’ai voulu accoucher sans péridurale pour pouvoir descendre debout dans ma chambre. Ca parait sans doute complètement stupide dit comme ça. Mais je n’ai pas accouché sans péridurale pour vivre un moment mystique (heureusement pour moi, j’aurais été bien déçue), ni parce que je souhaitais à tout prix une naissance physiologique. Mais pour être à peu près opérationnelle après l’accouchement. Alors j’ai serré les dents et je suis descendue en marchant. Et je suis arrivée jusqu’à ma chambre.

Pour être honnête, dans les jours qui ont suivi, j’ai regretté de ne pas avoir demandé de péridurale. Parce que j’ai été marquée par ce moment où j’ai perdu pied et que je n’avais pas l’impression que me passer de péridurale m’avait apporté quelque chose. Puis je me suis peu à peu réconciliée avec cet accouchement. Pendant lequel, finalement, j’ai réussi à ne pas paniquer et à profiter de l’arrivée de ma fille. Où j’ai été pleinement actrice des choses, la sage femme étant seulement là pour m’accompagner.

J’ai à nouveau réalisé ma chance d’accoucher aux Lilas. Dans une maternité où le protocole, sans péridurale, est léger (monitoring du coeur du bébé par intermittence, c’est tout), où on respecte, dans la mesure du possible, l’intimité des femmes qui accouchent. Où la sage-femme a été disponible, encourageante, aidante, jamais jugeante.

C’était il y a un an. La puce a soufflé sa première bougie il y a quelques jours. Et quand je repense à cet accouchement aujourd’hui, c’est sans idéalisation mais avec beaucoup de tendresse.

Tout change

A la bibliothèque, régulièrement, je vois une femme enceinte jusqu’aux yeux venir me voir et me demander “vous avez des livres sur l’arrivée d’un petit frère / d’une petite soeur ?”. On a une assez longue sélection.

Quand ça a été mon tour, j’ai mis du temps à proposer des livres sur ce sujet au magicien. Parce que je n’aime pas trop ce côté que j’appelle “livre-médicament” ou “achetons un album pour aborder tel sujet”. Parce que pour moi, un livre, une lecture doit être un moment de plaisir, pas d’apprentissage (“tu vois, Tchoupi, lui, il fait pipi dans le pot”). Donc quand je lis ce type de livres, je ne m’en sers de support de discussion que si c’est l’enfant qui lance la conversation.

J’ai donc préféré d’abord prendre le temps d’en parler avec nos mots. Puis peu à peu, lors de nos visites à la librairie (que nous utilisons un peu comme une bibliothèque, avec une demie heure de lecture sur place à chaque fois) j’ai commencé à lui lire quelques livres sur le sujet. Je n’ai pas trouvé mes chouchous de Martha Alexander, Quand le nouveau bébé arrive, moi, je m’en vais et on ne m’a jamais demandé si je voulais une petite soeur, livres que la plupart des parents n’empruntent pas, à la bibliothèque, parce qu’ils trouvent les réactions du grand frère violentes (il veut jeter sa mère enceinte à la poubelle, et donner sa petite soeur au premier qui passe), mais je pense que les enfants peuvent avoir ces pensées violentes (quand il est en colère, en ce moment, le magicien me tape, et clairement vise mon ventre, alors qu’il ne tape jamais son père).

J’ai donc lu au magicien plusieurs livres sur l’arrivée d’un bébé, sans qu’il semble passionné. Et puis un jour, je suis tombée sur “Tout change” d’Anthony Browne, livre qu’on utilise avec des “grands” (5-6 ans) à la bibliothèque, et je me suis dit qu’on allait essayer, pour voir. Après me l’avoir réclamé 3 fois de suite, il s’est emparé du livre, et m’a dit “celui là, je le aime, on va le payer” et est parti en courant vers la caisse. Depuis, il me réclame souvent “le livre bizarre”.

Tout change, Anthony Browne

Joseph Kah est seul chez lui. Il se rend compte qu’autour de lui, tout se transforme de manière étrange. Cela commence par la bouilloire :

Tout change, Anthony Browne

Les changements deviennent vite beaucoup plus spectaculaires. Et effrayants.

Tout change, Anthony Browne

Au milieu de l’album, on apprend que “Ce matin là, son père était allé rechercher la maman de Joseph. Avant de partir, il avait parlé de grands changements”.

Tout change, Anthony Browne

A la fin de l’album, les parents rentrent. Et présentent à Joseph sa petite soeur. C’est sur une image de famille apaisée (et sur un canapé qui ne se transforme pas en crocodile) que se clôt l’album.

Tout change, Anthony Browne

(le magicien a cependant été très perturbé qu’il n’y ait que 3 tasses pour 4 personnages, on y revient à chaque lecture !).

Je suis toujours surprise de la capacité extraordinaire des enfants, même petits, à lire les images, à repérer les détails et à les interpréter. Je pourrais souligner la présence des oiseaux et des oeufs pour symboliser la naissance, ou celle d’une vierge à l’enfant au dessus du canapé. Mais je préfère me laisser guider par les commentaires de mon fils, même si les yeux de gorille deviennent des yeux de hiboux !

Chaque lecture apporte son lot de découvertes.

Anthony Browne met en image de façon à la fois limpide et très originale l’angoisse de l’aîné face à l’arrivée d’un bébé, mais aussi la peur de l’inconnu, les difficultés accentués par le non-dit et par le fait de devoir affronter seul une situation pas évidente. L’arrivée des parents, le fait de rencontrer pour de bon sa petite soeur et de ne plus être dans le fantasme va permettre à Joseph de revenir à la réalité.

Je sais que c’est un livre très apprécié par l’éducation nationale et qu’il est décortiqué dans les classes. Et je trouve ça dommage, car on est justement ici dans l’imaginaire, dans l’interprétation personnelle, sans que jamais le texte ne soit trop explicite.

Personnellement, j’ai mis du temps à apprécier les livres d’Anthony Browne car je n’aimais pas ses illustrations. Mais j’en ai peu à peu découvert toute la richesse, et je ne peux que vous encourager à découvrir tous ses albums !

6 mois de grossesse

Aujourd’hui, je suis enceinte de 6 mois et quelques jours. Une grossesse qui n’est pas de tout repos! (pour celles et ceux qui veulent continuer à penser que la grossesse est un moment forcément idyllique, sautez les quelques paragraphes qui suivent…)

De 3 semaines à 4 mois 1/2 de grossesse, j’ai été malade. Des nausées en continu. Des vomissements, beaucoup. J’ai tout “testé” : vomir en cachette au boulot, vomir dans le caniveau en tenant d’une main la poussette de mon fils. J’ai perdu 4 kilos. J’ai pris plein de traitements différents, dont du donormyl que je prends encore sous peine de voir les nausées revenir. Je n’ai pas mangé de chocolat pendant plusieurs mois, ce qui est vraiment un symptôme grave chez moi, et je ne peux toujours pas boire de boisson chaude. J’étais épuisée. Et il fallait continuer a travailler, à s’occuper du magicien…

Ca a quand même fini par passer.

A 5 mois de grossesse, j’ai eu des vertiges. Là, j’ai fondu en larmes dans le cabinet de la sage femme. Et accepté un arrêt de travail. Ça a commencé à s’améliorer, grâce entre autres à une semaine chez ma mère.

Et puis il y a 15 jours, j’ai eu des contractions. Beaucoup de contractions. Toutes les 4 minutes. Donc départ au milieu de la nuit à la maternité, plusieurs heures pour faire cesser les contractions et 36h d’hospitalisation. Heureusement, l’équipe de la maternité a été super, comme d’hab. Heureusement, mon col est toujours fermé, assez long, et il n’y a pas de (trop gros) risque d’accouchement prématuré. Après une seconde visite aux urgences en milieu de semaine (à la maternité de Montelimar cette fois, et eux aussi ont été top), parce que les contractions étaient toujours présentes, on a identifié un petit microbe qui était probablement responsable des contractions et mis en place un traitement.

Je suis donc arrivée chez mes beaux parents, en milieu de semaine dernière, complètement épuisée. Un petit virus n’a pas arrangé les choses. Depuis que je suis là, je dors, et je récupère à la vitesse d’une escargot. J’ai l’impression d’être un vieux téléphone dont la batterie ne tient plus : au bout d’1h30/2h, je dois aller m’allonger pour recharger. Je vais même rester quelque jours supplémentaire seule avec le magicien chez mes beaux-parents pendant que Paul va travailler, n’étant pas vraiment capable de m’occuper du magicien pendant les 13 heures d’absence de Paul. Et Paul organise la suite, entre changement des jours de crèche et baby sitter.

Je ne reprendrai pas le travail avant l’accouchement, et je dois au maximum me reposer. Heureusement, je n’ai pas besoin de rester alitée.

J’ai hésité à écrire tout ça ici. Parce que d’une part il est toujours difficile de trouver le bon équilibre entre ce qui doit rester privé et ce que je publie sur internet. Mais aussi parce que je ne veux pas trop me plaindre ou me faire plaindre. Parce que ce ne sont, malgré tout, que des désagréments et rien de plus grave. Parce que mon bébé va bien, grandit bien, que je suis toujours suivie dans une maternité de niveau 1, parce que ce n’est rien comparé aux femmes à qui on annonce, pendant la grossesse, des nouvelles qui mettent en danger leur vie, leur santé, ou celle de leur enfant.

Mais après tout, ce que je raconte fait partie de mon vécu et de mon ressenti pour cette grossesse, et je me suis dit que je pouvais l’exprimer.

Mais heureusement, cette grossesse ne se limite pas à ça. Cette grossesse, c’est aussi découvrir que je vais avoir une petite fille. Le papa a sauté de joie pendant plusieurs jours ! Et moi, je suis ravie, même si je pense que je le serais autant si c’était un garçon.

Cette grossesse, c’est commencer à la découvrir, tout doucement. Pour le moment, c’est une tête de mule qui n’aime pas les examens et n’hésite pas à se cacher pendant les échographies (elle a fait durer le suspens après l’échographie du 5e mois!), fuir le monitoring ou donner des coups de pied dans le capteur. C’est un bébé hyperactif toujours en mouvement dans mon ventre. On ne va pas s’ennuyer avec elle !

Cette grossesse, c’est surtout découvrir le magicien futur grand frère ! Je pourrais écrire un article entier pour noter toutes ses réactions. Il est intéressé par le bébé, il lui fait souvent des câlins ou des caresses. Au départ, il a beaucoup dit qu’il avait un bébé dans le ventre, lui aussi, et s’est beaucoup intéressé à ce qu’était une fille, un garçon… On essaye de lui expliquer que la grossesse aura un terme et que le bébé sortira du ventre, mais c’est tellement lointain, 3 mois, pour lui… Là, il a vu ma belle-soeur enceinte puis le bébé né, ça rend les choses plus concrètes ! Parmi mes réactions préférées :

Moi, enceinte de 3 mois, le magicien vient me caresser le ventre dans la salle de bain : “moi, je caresse le bébé, il est doux !”

Quand je lui ai demandé “à ton avis c’est un bébé fille ou un bébé garçon ?”, il m’a répondu “un bébé bonbon !” (on a trop lu Claude Ponti). Quand on lui a dit que c’était une fille : “dans le ventre de maman, il y a Bulle, dans le ventre de papa, c’est Bob !” (on a trop écouté Bulle et Bob)

La première fois qu’il a senti le bébé bouger, il a explosé de rire “le bébé, il me fait des blagues” “le bébé il dort pas, il joue”.

Sur mon ventre, avec les mimes qui l’accompagnent : “toc ! toc ! toc ! Y’a quelqu’un ? j’ouvre la porte… Oh, y’a un bébé!”.

A propos de son nouveau cousin “Chaton est sorti du ventre, maintenant il est dans les bras”.

“Quand ta petite sœur sera née, tu lui feras des bisous ?” “Et des caresses et des câlins aussi”.

Je ne lui ai pour le moment pas acheté de livres sur les grands frères, on a seulement lu “et dedans il y a” de Jeanne Ashbé à la librairie. Mais je ferai sans doute quand même une petite sélection avant la naissance !

Nous, on cherche un prénom. Autant le prénom du magicien s’est imposé facilement, autant là nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord… Parmi notre liste du moment : Célestine, Artémis, Rosalie, Juliette, Bulle, Ilya… Comme le prénom du magicien, nous cherchons un prénom pas trop courant mais qu’elle n’ait pas besoin d’épeler systématiquement. Aucun prénom de la liste ne se détache vraiment pour le moment. Le magicien, lui, trouve que “Camion citrène” c’est pas mal comme prénom ! Je lui cherche aussi un surnom pour le blog. Je pensais à P’tite Sorcière, mais Paul n’aime pas… Une idée ?

En tout cas, j’ai hâte d’être au soleil au printemps, avec ma petite puce dans les bras !

Je suis un abri

Je vous parlais hier d’Abris d’Emmanuelle Houdart.

Je suis un abri

“Un abri, c’est un endroit où on se sent en sécurité.”

J’ai pensé, en lisant cette phrase, à ce bébé qui grandit en ce moment dans mon ventre. Oui, je suis pour lui un abri où il est en sécurité et où il a tout ce dont il a besoin pour grandir. Comme je l’ai été pour son grand frère. J’ai eu parfois tendance à l’oublier ces derniers temps, embêtée par les désagréments du premier trimestre et une fatigue extrême.

Pendant les mois qui viennent, je vais l’accompagner, à chaque instant. Il va aussi découvrir son papa et son grand-frère, qui caresse mon ventre qui commence juste à s’arrondir en disant “doux, le bébé !”.

Et quand, au mois de mai, il sortira de cet abri pour découvrir le monde, nous ferons tout notre possible, son papa, son grand-frère et moi pour qu’il continue à trouver, pendant son enfance et sa vie, des lieu où s’abriter et se ressourcer.

Maternité des Lilas, mon bilan

J’expliquais ici que nous avions décidé que notre bébé allait naitre à la maternité des Lilas. Un mois après la sortie de la maternité, petit bilan.

Le suivi de la grossesse :

Depuis le troisième mois, tout le suivi de la grossesse a été fait à la maternité. Nous (moi, le magicien, et le papa, même s’il n’a pas pu venir à tous les RDV) avons alterné entre des RDV avec une sage femme et avec un gynéco. Comme la grossesse se passait bien, et que j’étais finalement assez zen, les RDV étaient plutôt courts (“tout va bien, on se revoit dans un mois”). Mais quand j’en ai eu besoin, j’ai pu être reçue rapidement (en cas de problème, il suffit de se rendre à la maternité et on est reçu dans l’heure), par un médecin très à l’écoute.

Les échographies ont toutes été faites par le même médecin, très sympa. Toutes par voie externe, sans même que j’ai besoin de le demander. Après un moment consacré aux examens et aux mesures, elle a pris le temps de nous présenter bébé, de nous expliquer ce que l’on voyait, c’était super !

Avant l’accouchement, j’ai eu 2 “fausses alertes” qui m’ont conduites à la maternité et à chaque fois les sages femmes ont été adorables et rassurantes.

Pour ce qui est des examens médicaux proprement dits, j’ai apprécié qu’ils soient relativement limités. Pas de touchers vaginaux systématiques. J’en ai eu 2 : lors de mon rdv “en urgence”, comme je ne me sentais pas très bien, et sur proposition de la sage femme à 7 mois 1/2, parce que je devais partir en vacances et que je voulais savoir si je ne risquais pas d’accoucher dans le train ou loin de Paris ! Les autres examens étaient limités au nécessaire : pas de test pour le diabète gestationnel si on n’est pas considéré comme “à risque” par exemple.Et vu le nombre d’examen pendant la grossesse (j’ai l’impression d’avoir passé 9 mois dans un laboratoire d’analyses médicales !), c’est important à mes yeux.

Seul point négatif pendant ce suivi, le rdv avec l’anesthésiste : alors que j’espérais une véritable information sur la péridurale, avec ses avantages et ses inconvénients, il a limité l’entetien aux questions médicales et pour toute information, j’ai eu droit à “la péridurale, c’est bien, ça ne sert à rien d’avoir mal et elle facilite l’accouchement”, puis “c’est mieux pour la mère et pour le bébé”. Mouais. Par contre, on reçoit à la fin de l’entretien un petit papier extrêmement bien fait sur la péridurale avec les informations que j’éspérais qu’il me donne. La maternité organise aussi des réunions d’information plus poussées sur la péridurale avec anesthésiste et sage femme pour répondre aux questions, mais je n’y ai pas assisté.

L’accouchement : 

L’équipe de la maternité a été tout simplement géniale ! Pourtant, ils étaient complètement débordés ce jour là ! Toutes les salles d’accouchement étaient occupées, si bien que j’ai du accoucher dans la salle d’examen ! Malgré ça, l’équipe s’est montrée disponible et à l’écoute. Ils m’ont laissé le choix de rester ou de rentrer chez moi pendant le début du travail et m’ont accueilli avec le sourire quand je suis revenue 1/2 heure seulement après être partie ! Ils prennent le temps de voir dans quelle position on se sent le mieux pour le monitoring par exemple, ou de nous installer confortablement en allant chercher un coussin ou un drap en plus.

Plus tard, quand Aurélie, la sage femme, s’est rendue compte que les contractions devenaient difficiles à supporter et que mon mari ne savait plus trop quoi faire pour m’aider, elle est restée avec moi pour me soutenir et ne m’a plus laissée jusqu’à la naissance. Lors de chacun de mes accès d’angoisse (en particulier quand j’ai appris que j’allais devoir accoucher sans péridurale), elle a sans difficulté trouvé les mots pour me rassurer. Elle m’a guidée pendant l’accouchement. C’est grâce à elle que je me suis sentie capable d’y arriver.

Comme le magicien n’allait pas très bien, elle a fait venir “du renfort” en cas de problème (un médecin, une 2e sage femme), mais elles sont restées en retrait “au cas où” et elle a réussi à faire en sorte que je me concentre seulement sur l’accouchement proprement dit, sa présence et celle de mon homme.

Aussitôt après la naissance, mon bébé a été posé contre moi. J’aurais pu le garder jusqu’à la première tétée, mais c’est moi qui l’ai confié à son père plus tôt (pour pouvoir me concentrer sur la suite de l’accouchement), et ils en ont donc profité pour faire les quelques examens (peu intrusifs d’après mon homme, sauf le prélèvement gastrique, mais qui n’est pas fait systématiquement) et pour le nettoyer un peu.

C’est la suite qui a été plus difficile pour moi : il a fallu recoudre le périnée. L’anesthésie locale n’a pas fait entièrement effet, il fallait recoudre rapidement et j’ai eu énormément de mal à rester détendue, ce qui était indispensable pour le médecin. Et la gynéco n’a pas été très “patiente”, un peu agacée de mes mouvements. Elle a alors envisagé une rachianesthésie, que j’ai perçue comme une sorte de chantage (“si vous calmez pas, je vous anesthésie”). Pourtant, c’est la gynéco qui m’avait fait les échographies et je l’avais trouvée géniale à ce moment là ! Heureusement la sage femme est revenue, et à ma demande, elle est restée pendant presque toute “l’opération” pour m’aider à me détendre.

J’ai aussi apprécié qu’une sage femme vienne me demander quelques heures après comment j’avais vécu mon accouchement et le fait qu’il ne corresponde pas à ce que j’avais prévu, et en particulier de ne pas avoir de péridurale alors que j’en voulais une à l’origine. J’ai aimé qu’on ne “m’impose” pas de réaction, comme ici, et qu’elle prenne le temps de m’en parler.

Le séjour à la maternité :

Le personnel (puericultrices, sages femmes, aides soignantes) a été super ! Toujours disponibles pour répondre aux questions, pour donner des conseils. A l’écoute des demandes des mamans (quand ma voisine de chambre a voulu faire du cododo, on l’a aidé à déplacer son lit contre le mur et à installer un coussin d’allaitement pour qu’elle puisse le faire sans risque).

Par contre, en général, il faut que ce soit la maman qui fasse le geste d’aller voir les puericultrices à la nursery, elles passent peu dans les chambres (une fois par jour). Et il faut sans doute plus oser que moi. Lorsque je me suis interrogée sur la poursuite ou non de l’allaitement, le personnel était à la fois prêt à m’aider si je décidais de continuer à allaiter mais en me laissant complètement libre de mon choix et en me déculpabilisant (“vous n’êtes pas une mauvaise mère si vous n’allaitez pas”). Cette journée a été difficile, je n’allais pas très bien, une des puéricultrices s’en est bien rendue compte et elle est venue me voir au moins quatre ou cinq fois dans la journée, pour me rassurer, me donner un conseil ou juste discuter. Encore merci à elle.

Seule grosse reserve, le pédiatre à qui j’en veux encore beaucoup. Il a examiné le magicien en m’adressant à peine la parole, m’a demandé si j’allaitais sans écouter une seconde mes difficultés, puis est parti sans rien me dire, en me laissant plantée là, avec mon bébé tout nu sur la table. A tel point que j’ai cru qu’il allait chercher quelque chose, mais non. La puericultrice m’a dit que je pouvais rhabiller mon bébé. Encore maintenant, ça m’énerve rien que d’y penser !

Pour ce qui est des conditions de séjour, vivement que le nouvel hopital soit construit !

Parce que là, les locaux font vraiment vieillots ! Heureusement ils sont propres et bien entretenus. Douches (2 pour tout le couloir) et toilettes sont au bout du couloir, il n’y a qu’un lavabo dans la chambre. Pas facile quand il faut laisser bébé pour aller aux toilettes, j’avais peur qu’il se mette à hurler ! D’ailleurs, j’ai jamais réussi à prendre ma douche quand son papa n’était pas là, hors de question de le laisser “seul” aussi longtemps.

Il y a très peu de chambres simples. J’espérais en avoir une, mais elles étaient toutes prises. Les chambres doubles ont quelques avantages : j’ai apprécié, les premiers jours, d’observer une maman plus expérimentée que moi avec son bébé, et je sais que celà a joué dans la manière dont aujourd’hui je parle à mon bébé, j’étais contente de savoir qu’il y avait quelqu’un dans la chambre quand je m’absentais quelques secondes… Mais j’avoue que j’ai quand même trouvé ça pénible. Les bébés n’avaient pas le même rythme, donc difficile de se reposer. L’intimité est très limitée (quand la voisine de chambre a du mal à se lever, bah elle reste au lit et elle est là quand la sage femme vient examiner ton périnée!), malgré les efforts de la sage femme. Et quand une nouvelle maman est arrivée, et que le lendemain, il y a eu le papa (malade, qui reniflait en permanence) et le frère de 3-4 ans toute la journée en plus d’une dizaine de visites, j’ai demandé à sortir plus tôt que prévu (le 4e jour au lieu du 5e) parce que je n’en pouvais plus !

Donc mon bilan ?

Un personnel vraiment génial. Je suis profondément reconnaissante à certaines d’entre elles de la manière dont elles m’ont aidée à accueillir mon bébé. Et les rares exceptions ne sont pas suffisantes pour gacher cette belle impression de gentillesse et de respect. Si j’accouchais à nouveau à Paris, j’y retournerais sans hésitation. Mais j’espère vraiment que je pourrai avoir une chambre simple, parce que la chambre double, franchement, je déconseille !

Le magicien est né

Le magicien est né vendredi 27 juillet 2012 à 10h22.

Son papa avait “décidé” depuis plusieurs semaines qu’il allait naitre ce jour là et le lui répétait régulièrement, le magicien a donc voulu lui faire plaisir !

La naissance a été très différente de ce à quoi je m’étais préparée. Je m’attendais à un accouchement long, mais le magicien est né en deux heures !

Alors que je m’attendais à devoir faire face à de longues heures de travail (et que j’espérais que le moment de la péridurale était arrivé), la sage femme m’a dit “votre bébé arrive bientôt!” “Bientôt comment?” “Vous pouvez commencer à pousser”. Pas le temps de m’attarder sur ma peur, je me concentre sur la poussée. Le magicien ne va pas très bien, il faut qu’il naisse rapidement. Son papa est à côté de moi, il me crie “je le vois ! je le vois !”. 3 contractions plus tard, le magicien est dans mes bras.

Difficile de décrire le mélange d’émotions qui s’empare alors de moi. Du soulagement : bébé va parfaitement bien. Du bonheur bien sûr. Mais surtout, de la stupéfaction : c’est vraiment mon fils qui est couché sur moi ? Ca y est, après toute cette attente, il est vraiment là ? Il est né tellement vite que je n’ai pas vraiment eu le temps de réaliser ce qui se passait.

Et je n’ai que quelques minutes pour essayer de déméler tout ça. Très (trop) vite, il faut que je me reconcentre sur des choses moins agréables (délivrance, périnée à réparer) et je suis incapable de gérer ça et de profiter de mon bébé en même temps. Je le confie donc à son papa pour un petit moment. C’est quand tout est fini et que mon homme revient avec le magicien dans les bras que je réalise vraiment, d’un coup : c’est mon mari et mon fils, désormais nous sommes une famille. Et là, c’est vraiment le bonheur.

On contemple le magicien. On ne s’en lasse pas. On prend les premières photos. On téléphone aux nouveaux grands parents. On admire notre bébé. Nous qui nous moquions (gentiment) des parents qui s’extasiaient devant leur nourrisson, alors que ce n’est pas forcément le moment où le bébé est le plus beau, nous sommes finalement comme tous les parents : notre bébé est le plus beau, il est tout simplement parfait.

Aujourd’hui, cela fait 11 jours que le magicien est né, une semaine que nous sommes à la maison.

Le temps passe à une vitesse folle. Je suis à la fois impatiente de le voir grandir et découvrir ce qui l’entoure et presque triste de savoir qu’il ne va pas rester longtemps notre si petit trésor.

C’est un petit garçon avec plein de cheveux, de grandes billes au lieu des yeux. Il est très expressif et joue beaucoup avec son visage, en enchainant grimaces, moues dubitatives, sourires… Il aime qu’on lui chante des chansons. Il adore le bain.

C’est un petit goinfre qui se jette sur ses biberons !

Le magicien est un bébé cool. Il pleure peu. Les visites se sont multipliées et il est passé de bras en bras sans jamais râler. Il a été patient avec ses parents, parfois un peu maladroits, un peu perdus, avec ce nouveau-né.

Et nous ?

Nous sommes comblés. On a la chance de pouvoir profiter tous les deux ensemble de notre fils pendant plusieurs semaines.

On continue à l’admirer pendant des heures. A le regarder dormir. A vérifier régulièrement qu’il respire. On s’inquiète de tout et de rien avant de se dire que quand même, il a l’air d’aller plutôt bien. Il nous regarde et on se demande ce qu’il perçoit vraiment de nous.

On est un peu fatigués, mais heureux. On a beaucoup de chance.

Notre univers tourne autour de lui pour le moment. Même si on essaye de garder quelques activités d’adultes, il est toujours au centre de tout. Au moment où j’écris, il est dans son couffin juste à côté de moi. Et d’ailleurs, je vais m’arrêter là parce qu’il ouvre un oeil…

Habiller le magicien

On a pris les listes de conseil de naissance, et on a en gros divisé entre la taille “naissance” et la taille “1 mois”. Parce qu’il y a le risque qu’il rentre à peine voire pas du tout dans du naissance. On se dit qu’on pourra en racheter un peu au dernier moment s’il est petit, et que ça ne sera pas dramatique s’il porte du 1 mois dès le départ même si les jambes sont un peu longues.

Ce qui donne :

– 3 bodies taille naissance / 6 bodies taille 1 mois / 1 body 0-3 mois chez Gap, un peu plus grand que du 1 mois

– 1 pyjama taille naissance / 4 pyjamas taille 1 mois / 1 pyjama 0-3 mois chez Gap, un peu plus grand que du 1 mois.

Bébé devant arriver le 11 août, je n’ai acheté que des pyjamas en coton, mais vu le temps, je me demande si j’aurais pas du en prendre un ou deux plus épais…

– 1 gilet taille naissance / 2 gilets taille 1 mois

– 4 paires de chaussettes

– des moufles anti griffures

– il nous manque encore le petit bonnet en coton

A votre avis, c’est suffisant ? Est-ce qu’il manque des choses ?

On n’a pas pris de “jolie tenue” en naissance, en se disant qu’il serait mieux en pyjama. Par contre on s’est lachés sur le 1 mois ! On a pris 2 ensembles pantalon + haut, 2 pantalons et 2 salopettes (portées je pense surtout sur des bodies). Ma mère se demandait si ça allait être vraiment pratique avec un bébé aussi jeune, c’est sûr que c’est moins confort que les pyjamas. On verra bien à l’usage…

On a fait le choix de ne pas du tout acheter de 3 mois et de 6 mois pour le moment, parce qu’on attend de voir ce qu’on va éventuellement nous offrir pour éviter les achats inutiles.

Il est parfois difficile de sortir de la dichotomie bleu layette / rose layette, en particulier en taille naissance, mais on a dans l’ensemble réussi à s’en sortir !

On a essayé de privilégier le coton bio. Par contre j’avoue ne pas avoir regardé les lieux de production de ces habits avant de rédiger cette note, et c’est pas très brillant : presque tout a été fabriqué en Chine.

Pour ce qui est des enseignes, on est allés chez :

– Petit Bateau. Que de 100% coton, une partie en coton bio. Rien d’indiqué sur l’origine des articles sur l’étiquette, mais Petit Bateau conserve une bonne partie de sa production en France (Troyes), le reste est fabriqué au Maghreb.

– Du Pareil au même. Ils ont des magasins “spécial bébé”, avec des vêtements de la naissance à 18 mois mais aussi du matériel de puériculture. On a choisi la collection “coton bio”, mais tout est fabriqué en Chine.

– Gap Kids. Coton pas bio et fabriqué en Chine, c’est mal ! A noter : leur première taille, 0-3 mois, est en fait un peu plus grand (plus large surtout) que du un mois dans les autres marques.

– Sergent Major : coton pas bio, fabriqué en Chine. C’était les soldes, donc tout était à -40 ou -50%.

Quelques photos :

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Du Pareil au même, bodies et pyjamas naissance et un mois. J’aime cette collection aux couleurs douces (c’est plus vert en réalité que sur cette photo).

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Petit Bateau, pyjamas en un mois. Bah oui, un peu de bleu quand même… Vous allez voir j’ai une vraie passion pour les rayures !

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Petit Bateau, tenue et body un mois. Parce que mon chéri a envie de jaune pour le magicien !

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Gap Kids. Et oui, encore des rayurres !

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Sergent Major, un mois. On garde les rayures, même si elles changent de sens !

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Sergent major, un mois. J’adooore cette tenue !

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Sergent major, un mois. Depuis que je sais que je vais avoir un petit garçon, je ne rêve que d’une chose, c’est de le voir en salopette ! En attendant de pouvoir lui mettre une salopette OshKosh.

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Sergent major, un mois.

Il n’y a plus qu’à lancer les lessives !

De quoi bébé a-t-il besoin ?

Cet article d’Apostille m’a donné envie de faire le point sur ce dont on pense avoir besoin pour le magicien, sur ce qui est déjà prêt, sur ce qui manque encore, à J-1 mois avant la date prévue.

Alors déjà le “contexte” :

le magicien a une grande chambre qui l’attend. Elle est même nettement plus grande que la notre ! On y a installé un canapé (je voulais un endroit où on pourrait être bien installé pour allaiter, faire des calins, etc) et une grande armoire normande (du genre où on tient debout dedans, et à plusieurs !), héritage familial, dans laquelle on pourra ranger tous ses vêtements + une bonne partie de nos affaires.

Par contre la salle de bain de l’appart est minuscule et il n’y a qu’une douche.

Pour équiper bébé, on a eu la chance de pouvoir récupérer beaucoup de choses. En effet, j’ai une cousine de 2 ans et un petit frère de 2 ans 1/2 donc mon oncle et mon père nous ont fourni l’essentiel du “gros matériel”. On a du coup récupéré pas mal de choses qu’on n’aurait pas forcément acheté mais dont on se dit “pourquoi pas? On verra bien si ça sert”.

Seul inconvénient quand on récupère des choses à droite à gauche : ce n’est pas conçu pour aller ensemble. Donc pour le moment, dans une chambre aux murs bleus, on a une armoire en bois foncé, un canapé un peu délavé, un lit violet, une table à langer blanche, un tour de lit marron, un transat marron et vert, un couffin noir… Bref, on va avoir un peu de travail pour harmoniser tout ça !

Reprenons la liste.

Pour dormir :

– Un lit de bébé avec son matelas. On a, récupéré de chez mon oncle. Il était violet, on a choisi de le repeindre en blanc, avec des barreaux bleus et jaunes (avec de la peinture “épure” du BHV, homologuée pour les jouets, du coup les couleurs sont moins vives que ce que l’on voulait à l’origine, mais le résultat est pas mal, je trouve).

– du linge de lit : On a récupéré une alèse, des draps et des tours de lit, mais rien n’est coordonné. Donc je pense qu’on va  en rendre une partie ou les garder en “dépannage”, mais je pense que je vais craquer, racheter des draps blancs tout simple et un tour de lit à fond blanc (on en a un jaune qui ira bien avec le lit nouvelle version).Peut être celui-là ?

– des turbulettes (ou gigoteuses) : une en récup’ et une en cadeau (j’ai une super belle-soeur) !

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– un couffin. Récupéré de chez mon oncle. Ma cousine a passé presque tous ses premiers mois dedans. On pense l’utiliser beaucoup au début, pour faire dormir bébé bien sur, avec la possibilité qu’il dorme dans notre chambre ou dans la sienne (pas de décision ferme prise à ce niveau là pour le moment, mais je pense qu’il dormira dans notre chambre les premières semaines, mais pas trop longtemps non plus). Ca nous parait aussi très pratique pour les déplacements, autant pour aller chez des amis pour une soirée que pour prendre le train pour aller voir nos familles. Reste une question ! faut-il ajouter un petit matelas ?

Pour les déplacements :

– une écharpe porte-bébé. Nous pensions dès le départ porter bébé, mais on pensait à l’origine d’avantage au porte-bébé, qui nous paraissait plus fiable au niveau de la sécurité et plus facile d’utilisation. Mais on a été convaincus par un collègue qui porte son bébé en écharpe et qui nous a promis de nous apprendre à s’en servir. Le fait qu’elle soit vraiment pas encombrante une fois pliée est aussi un atout. On a repéré pour le moment les écharpes jmpbb ou Néobulle (les écharpes sont fabriquées en France). Mais j’aimerais bien les voir (et les toucher), j’aime pas acheter sur internet !

– une poussette. On voulait une poussette la plus simple, peu encombrante et légère possible, mais utilisable dès la naissance. Pas besoin de cosy qui fasse siège auto puisque nous n’avons pas de voiture et aucune intention d’en acheter une, donc pas de poussette trio. Notre choix se porte donc pour le moment sur la poussette Maclaren XLR, poussette canne qu’on peut complètement allonger et utiliser dès la naissance. Ce qui nous permettrait de dépenser moins de 400 euros pour la poussette. Mais si quelqu’un a une suggestion qui réponde également à nos critère, ça nous intéresse !

– le casse tête des sièges auto. Grande interrogation pour nous, puisque nous n’avons pas de voiture à Paris. Mais qu’il fallait quand même un moyen de rentrer de la maternité (à moins qu’on rentre à pied ? en bus ? rien n’est exclu pour le moment). Nous avons donc récupéré une nacelle homologuée qui ne nous servira probablement que ce jour là si on rentre en taxi. Par contre il nous fallait de quoi déplacer le magicien en voiture chez ses grands parents. Surtout chez les parents de Chéri puisqu’il faut obligatoirement aller à la gare en voiture. Mais on avait pas envie de stocker un siège auto à Paris et le trimballer dans le train. Finalement,  les parents de chéri ont acheté un siège auto d’occasion qui restera sur place et qui servira pour le magicien puis probablement pour d’autres petits enfants qui suivront. Chez mes parents, à Lyon, il pourra emprunter le cosy de son oncle si besoin (pratique d’avoir un mini frère !).

Pour la toilette :

– une baignoire à poser sur des pieds pour ne pas se casser le dos, encore à acheter.

– une table à langer, récupérée, installée dans la chambre pour cause de salle de bain trop petite. On a acheté un matelas plastifié dessus, plus facile d’entretien.

– une poubelle à couches. Les couches lavables, OK c’est écolo mais je n’avais pas du tout envie, et on va faire bien assez de lessives comme ça. La poubelle à couches était loin d’être un indispensable, mais comme on pouvait en récupérer une…

– 2 capes de bain récupérées, si c’est pas suffisant, des serviettes ça ira très bien.

– des thermomètres (un pour le bébé, un pour le bain)

– un mouche bébé

– tout le nécessaire (gel douche, couches, différents produits) qu’on tentera de limiter au maximum, j’attends un peu de voir ce qu’ils suggèrent à la maternité.

Pour le repas :

L’allaitement est censé ne rien couter et être simple, mais quand on voit les rayons entiers de matériel dans certains magasins, ça fait peur ! Pour le moment, je préfère limiter mes achats au maximum.

-des bavoirs (on en a acheté 3 pour le moment)

– des coussinets d’allaitement lavables

– des soutiens gorge d’allaitement. Mais alors là grande question : commen choisir la taille avant la montée de lait ? Je n’en ai pas encore acheté du coup…

– un coussin d’allaitement, prêté. Pour moi, c’est pas mal mais pas indispensable pendant la grossesse pour dormir, on verra si je m’en sers vraiment pour l’allaitement (honnêtement, je n’en suis pas persuadée). Je ne l’aurais pas acheté en tout cas.

– pour la mise en place d’un allaitement mixte, des biberons en verre (on verra si on les achète en avance au cas où ou si on attend un peu) et du lait en poudre

Pour l’occuper :

– un tapis d’éveil, le plus simple possible, tout en tissu, grand et sans “arche”. Je n’ai pas encore trouvé.

– un transat, récupéré, quand il sera un peu plus grand

On a fait le choix de n’acheter aucun jouet, aucune peluche, pas de mobile… en attendant de voir si on a des cadeaux de naissance, pour compléter en conséquence. Je pense quand même que je craquerai pour un petit doudou, pour qu’il en ait quand même un à la maternité, même si je doute qu’il s’y intéresse si tôt.

On a des vêtements aussi bien sur, article avec photos à venir !

Reste à définir :

– Accessoires pour le lit ? Le cale bébé ou réducteur me semblent peu utiles puisqu’au début, je pense que le magicien dormira plus dans son couffin que dans le lit. L’inclinateur de lit sert-il à quelque chose ?

– tétine ? Faut-il l’avoir dès la naissance?

– un babyphone basique ? Inutile chez nous, mais peut être utile chez les grands parents

Qu’en pensez-vous ?

Des oublis ? Des choses inutiles ?

Des conseils ?

Dans quelques mois, le bilan !

Le magicien grandit !

Il y a quelques jours, nous sommes allés faire un petit coucou au magicien : troisième échographie !

C’est normalement la dernière avant qu’il ne pointe son nez et qu’on le voit (enfin) directement.

Il est toujours en pleine forme. Tête en bas, prêt à sortir (même si ce n’est pas encore pour tout de suite !). Il suçait son pouce goulument. Et petit détail qui a bizarrement changé beaucoup de choses pour moi : il a plein de cheveux ! Ce n’est pas grand chose, mais c’est ce qui m’a fait réaliser que le petit être découvert lors de l’échographie de datation qu’on appelait à l’époque “bébé souris” et qu’on a vu grandir peu à peu au fur et à mesure des echographies était bien devenu un “vrai” bébé qui pourrait déjà vivre sans trop de souci (même si c’est mieux qu’il reste encore un peu au chaud).

Pendant longtemps, je n’arrivais pas à m’imaginer ce bébé autrement que de façon “théorique” : je pensais peu à “l’après grossesse” et quand je m’imaginais avec un bébé dans les bras, j’avais du mal à faire le lien avec celui qui grandissait dans mon ventre. Pour moi, les échographies ont joué un rôle central pour prendre conscience que ce n’était pas “un” bébé mais “ce” bébé. Même si l’image que je me fais de ce bébé est bien différente de la réalité qu’on découvrira au moment de la naissance. Qu’est ce que j’ai hâte !

A l’échographie du second trimestre, on a appris qu’on allait avoir un petit garçon. C’est ce qu’on imaginait depuis le début. Surtout mon homme, qui avait envie d’un fils. D’ailleurs, quand on a annoncé la grossesse à nos famille, il a systématiquement ajouté “et ça va être un garçon, et on va l’appeler le magicien !”. Et finalement j’avais aussi pris l’habitude de parler de lui au masculin et de m’adresser à lui en utilisant un surnom/prénom masculin. Et du coup, notre entourage proche aussi ! Je ne crois pourtant pas à l’intuition sur ce genre de sujet, mais comme mon homme disait “on a une chance sur deux d’avoir raison”! La joie a l’annonce du sexe du bébé a donc été immédiate (on aurait été ravis aussi d’accueillir une petite fille, mais je pense qu’il nous aurait fallu un peu plus de temps pour nous habituer à cette idée du coup). Et immédiatement partagée avec tous nos proches.

Le magicien est un bébé qui gigote !

Ca c’est vu lors des échographies, le médecin a mis beaucoup de temps à prendre toutes les mesures parce que le magicien n’arrêtait pas une seconde de bouger !

Je l’ai senti tôt, et mon homme a pu le sentir très rapidement aussi. Il est plus timide avec les autres.

Ces derniers temps, il prend bien sûr beaucoup plus de place, et “déborde” souvent d’un côté ou de l’autre, fait des bosses sur mon ventre ! J’ai du mal à me dire qu’il va prendre encore plus d’un kilo avant la naissance !

Il y a quelques jours, mon hommes et moi regardions la télé, avachis l’un contre l’autre sur le canapé. Le magicien a alors décidé de faire un calin à son père : il s’est déplacé au maximum sur le côté de mon ventre pour aller se coller contre lui. Ca a été un des moments les plus émouvants de ma grossesse.

Depuis le quatrième mois de grossesse, nous faisons de l’haptonomie avec une sage-femme.

Cette technique nous avais été conseillée, mais lors de mes premières recherches (sur internet), j’avoue être restée un peu dubitative. La définition de Wikipedia ne m’a pas beaucoup éclairé sur le contenu des séances et j’ai eu un peu peur du côté “mystique” que l’on trouvait beaucoup sur internet. Mais la sage-femme de la maternité nous a encouragé et l’importance du rôle du père lors des séances nous a bien plu. On a donc décidé de tenter, au moins une séance pour voir, avec une sage-femme libérale recommandée par la maternité.

Et nous en sommes ravis !

Les touchers spécifiques de l’haptonomie et le fait d’être guidés nous ont permis d’établir une vraie communication par le toucher. En effet, avant, nous sentions le bébé blouger mais j’avais l’impression de simplement être le “témoin” de ces mouvements. L’haptonomie permet une véritable interaction avec le bébé : le faire venir, sentir qu’il vient se blottir contre notre main, que l’on peut le guider dans ces mouvements… Ca a été un vrai bonheur, pour moi comme pour le papa. C’est grace à l’haptonomie que nous avons appris à comprendre ses mouvements, à comprendre (parfois !) la position dans laquelle il était. J’étais ainsi persuadée avant l’échographie que le magicien avait déjà la tête en bas.

Ce sont sûrement des choses dont on se rend compte au fur et à mesure de la grossesse, même sans séance d’haptonomie. Mais nous avons trouvé agréable et enrichissant d’être entourés pour cela par une sage-femme super, qui a su nous guider, mais aussi nous rassurer sur notre capacité à ressentir les choses.

Ces derniers temps s’ajoutent à cela des exercices utiles pour l’accouchement et une préparation plus classique à la naissance, et nous apprécions aussi d’avoir créé un lien avec cette sage-femme, ce qui permet un suivi de la grossesse très différent de celui dont nous bénéficions à la maternité et qui pourra continuer après la naissance. En effet, il est déjà prévu que nous poursuivrons l’haptonomie une fois le magicien né, et je sais que si j’ai des questions, c’est vers cette sage-femme que je me tournerai.

Tout cela est génial à vivre, même si ça ne va pas toujours sans interrogations pour moi. Mais aujourd’hui, je n’ai envie de retenir que le positif de cette grossesse !

Savoir s’arrêter

J’ai arrêté de travailler il y a dix jours. Plus tôt que prévu, à sept mois de grossesse. Une semaine d’arrêt maladie puis 15 jours de congé pathologique avant d’entamer le congé maternité proprement dit.

Une décision difficile à prendre pour moi.

Savoir s’écouter

C’est quelque chose de pas évident.

Parfois, il y a une raison objective (raison médicale, problème pendant la grossesse, col pas aussi fermé qu’il devrait…). C’est une épreuve, mais il n’y a pas besoin de se poser la question, on n’a pas le choix, et on a une “vraie raison” de s’arrêter.

Ca n’a pas été le cas pour moi. Au niveau médical, tout va bien. Le magicien est en pleine forme. Et je n’ai pas de souci de santé. Simplement de la fatigue. Beaucoup de fatigue accumulée.

Mais difficile pour moi d’accepter d’arrêter de travailler “juste pour ça”. Mon gynéco avait déjà suggéré de me mettre en congé maladie trois semaines plus tôt, et j’avais refusé puisque je n’étais pas malade et que ma grossesse se passait bien, malgré une fatigue déjà bien présente.

Finalement, il a fallu que mon mari intervienne et se fâche, après une soirée passée à pleurer simplement de fatigue. Qu’il exige que j’aille à la maternité en discuter avec un médecin (dans ma maternité, en cas de problème, on peut consulter un gynéco sans rdv et on est reçu dans l’heure). Qui m’a arrêté à partir du jour même.

Sur le coup, ça a été difficile à accepter. Parce que j’avais le sentiment de “lâcher” mes collègues et mon boulot. Parce que j’appréhendais le temps à passer seule chez moi. Parce que je culpabilisais de ne pas avoir réussi à “gérer” ma fatigue et d’avoir trop tiré sur la corde.

10 jours plus tard, j’ai pris conscience du bien que cela m’a fait. De l’énergie (en partie) revenue. Du temps qui était nécessaire pour me concentrer sur cette grossesse et en profiter.

Accepter de lacher prise professionnellement

C’est ce qui a été le plus dur, pour moi.

D’ailleurs, la première chose que j’ai fait après avoir été arrêtée, c’est d’aller passer presque toute l’après-midi au boulot, parce que je devais accueillir une classe et que je ne voulais pas annuler.

  • Pour des raisons de principe. Il y a quelques mois, je lisais les billets de Marie et de Mia sur la “gestion” de sa grossesse au travail. Et c’est un sujet qui m’a préoccupé toute ma grossesse. Hors de question pour moi d’en “profiter” pour en faire moins. Je pense au contraire que j’ai été encore plus exigente avec moi-même. Je n’ai utilisé qu’une partie de mes possibilités d’aménagement du temps de travail. Accepter de partir avant le congé maternité, c’était à mes yeux un échec.
  • Parce que j’ai l’impression de “planter” mes collègues, surtout en partant aussi brusquement. Même si je suis déjà remplacée et que cette remplaçante devrait (croisons les doigts) rester jusqu’à après mon retour. Mais comme je suis responsable de la section, certaines de mes “responsabilités” doivent être réparties entre mes collègues et c’est pas forcément les tâches les plus intéressantes. Heureusement, nous nous étions organisés suffisamment en avance. Je sais qu’ils ont tous les modes d’emploi nécessaires. Ils savent qu’ils peuvent me contacter sans souci s’ils ont la moindre question. Et j’ai toute confiance en leur compétence pour faire le boulot. Mais je dois bien avouer que renoncer à contrôler les choses, ne plus savoir en détail ce qui se passe c’est difficile pour moi.
  • Parce que j’adore mon boulot. Et c’est la raison principale. Partir aussi longtemps (j’ajoute au congé maternité tous les congés que j’ai réussi à stocker, en plus du congé pathologique : je ne retourne pas travailler avant 6 mois), ça m’attriste. Ne pas suivre les projets mis en place, assister aux spectacles pour enfants que nous venons de programmer. Ne plus voir nos habitués. Ne plus choisir les livres que l’on achète. Ne pas participer aux lectures dans les jardins qui m’ont tant plu l’année dernière. Rendre les clés de la bibliothèque et annoncer dans mon gestionnaire de mails que je ne revenais que le 11 janvier, ça a été dur ! Le dernier accueil de classe a été simplement super. Une classe de CM très motivée, qui a renoncé à un temps libre d’1/2 heure pour continuer à faire les “exercices” que j’avais préparés. Et une classe suspendue à mes lèvres pendant que je lisais un de mes contes préféré, le loukoum à la pistache de Catherine Zarcate, superbe conte sur les hauts et les bas dans la vie, génial à lire à haute voix (et qui en plus, parle de pisse de rat : lu à haute voix à la bibliothèque, par un adulte, c’est le fou-rire assuré pour toute la classe !). Une bonne façon de partir !

Du coup, j’ai emprunté pas mal de livres à la bibliothèque, un bon moyen d’être obligée d’y retourner de temps en temps !

Femme au foyer

Je passe donc l’essentiel de mes journées seule à la maison. La première semaine, je n’ai fait que dormir, en passant du lit au canapé et du canapé au lit. C’est donc passé assez vite.

Mais maintenant, il faut apprendre à gérer ça. Attendre que son mari rentre du travail le soir et accepter l’idée que ça va durer plusieurs mois et que parfois, c’est la seule personne à qui je parle de la journée. Apprendre à gérer ce rythme différent. Trouver un moyen de conserver une vie sociale. Gérer les tâches ménagères.

Heureusement, j’ai des activités toutes trouvées, puisque mon salon ressemble encore en partie à ça (même si ma sage femme m’a normalement interdit de défaire les cartons)  :

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Les rendez-vous médicaux et la préparation à la naissance m’occupent bien aussi.

Et d’ici quelques semaines, je n’aurai plus une seconde pour penser à tout ça, accaparée par la découverte du magicien !