J’ai enchainé deux lectures un peu au hasard, mais ça fait presque un article thématique, dis-donc !
l’ogre et sa princesse aux petits oignons de Sabrina Inghilterra (Didier Jeunesse)
Ventrerond, moitié ogre moitié humain, est passionné de cuisine, mais tellement pauvre qu’il ne peut plus s’acheter de quoi manger. Alors quand il apprend qu’il y a 20 000 galions d’or à gagner dans un concours de cuisine, il n’hésite pas, même si ça signifie retourner chez une mère peu aimante (euphémisme) et cuisiner une princesse, lui qui ne mange pas d’humains… Problème : la princesse ne le laisse pas indifférent…
Ce petit roman pour les 8-10 ans, très vite lu, mêle habilement les ingrédients du conte de fées traditionnel et l’ambiance topchef du concours de cuisine. C’est prenant, parfois drôle. Les péripéties s’enchaine un peu rapidement et facilement mais c’est un roman qui s’adresse aux plus jeunes.
Ella l’ensorcelée de Gail Carson Levine (école des loisirs)
“Lucinda, cette idiote de fée, n’avait pas l’intention de me jeter un sort. Elle voulait me faire un cadeau. Comme j’avais pleuré désespérément pendant toute la première heure de mon existence, ce furent mes larmes qui lui donnèrent une idée. Hochant la tête et regardant ma mère d’un air compatissant, la fée me toucha le nez. – Mon cadeau sera l’obéissance. Elle sera toujours obéissante. Et maintenant, arrête de pleurer, mon enfant. Je m’arrêtai.” Ce cadeau s’avère être une véritable malédiction pour Ella qui est obligée d’obéir à tout ordre direct, quel que soit la personne qui lui donne, quelles que soient les conséquences.
Tous les ingrédients du conte de fée y sont : la fée marraine, le prince Charm, la marâtre et les méchantes belles-soeurs, le soulier de verre… Toutes les créatures surnaturelles aussi : ogres, centaures, elfes, etc.
Et pourtant, on est ici dans une aventure unique. Ella est courageuse, intelligente, même si un peu désespérée. C’est un beau personnage. Et surtout, j’aime la raison pour laquelle l’auteure a écrit ce livre : à l’occasion d’un atelier d’écriture sur le merveilleux, partie du conte de Cendrillon, elle s’est vite aperçue qu’elle n’aurait pas beaucoup d’affinités avec ce personnage sans défaut, imperméable à toute mauvaise pensée. C’est ainsi que Cendrillon est devenue gentille par obligation… et donc rebelle (source). Vous imaginez que ça a plu à mon côté féministe.
Bref, un régal à découvrir dès 10-11 ans, en l’empruntant à la bibliothèque puisqu’il n’est malheureusement plus disponible.