Chagall, le triomphe de la musique

Ca faisait très longtemps que je ne vous avais pas parlé d’exposition ici ! Il ait dire que j’en fais tout simplement beaucoup moins. Mais je ne pouvais pas rater une expo de Chagall, peintre que j’adore ! Alors hier, nous sommes allés à l’exposition “le triomphe de la musique” à la philharmonie. C’est ma cinquième expo de ce peintre (j’ai parlé de la précédente, faite quand le magicien était bébé, ici).

Nous avons décidé d’y aller en famille, et avec le parrain de la puce. Et le magicien a beaucoup aimé. Il faut dire qu’il travaille sur les instruments de musique depuis la rentrée avec sa classe, donc il a adoré en chercher sur les tableaux. Les couleurs l’ont également ravi. Je ne peux qu’encourager à emmener des petits au musée. A chaque fois que j’y suis allée avec le magicien, j’ai été stupéfaite des observations et des réflexions qu’il a pu faire.

Le fait d’être trois adultes nous a permis aussi de profiter vraiment de l’exposition, même si je suis passée assez vite dans certaines salles et que je n’ai pas lu les explications avec autant d’attention que d’habitude !

Une petite visite virtuelle ? La visite commence par le plafond de l’opéra Garnier dans les années 60 et se poursuit, inversant l’ordre chronologique, jusqu’aux années 1910.

La salle consacrée au plafond de l’opéra est magnifique. Le plafond a été numérisé en très haute définition et un film ne présente les détails du plafond, accompagnés de la musique qui les a inspiré. Vous pouvez en découvrir des extraits ici (avec de la pub pour google qui a fait la numérisation, mais c’est très beau quand même !). Et c’est un enchantement.

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Plafond opéra : Photo (C) Collection Raphaël Gaillarde, Dist. RMN-Grand Palais / Raphaël Gaillarde

On y trouve aussi les esquisses préparatoires, et des photos de Chagall en train de peindre le plafond. C’est presque drôle de voir le peintre installé sur une chaise, au beau milieu d’une toile de plusieurs mètres, en train de peindre !

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La seconde salle est consacrée à d’autres commandes pour des lieux culturels. Le triomphe de la musique pour l’opéra de New York (Paul avait craqué pour l’affiche il y a quelques années, il était donc ravi de le voir en vrai).

triomple de la musique

© ADAGP, Paris 2015 − CHAGALL

Et la commedia dell’arte pour le théâtre de Francfort. L’oeuvre est assez monumentale. Les acrobates ont beaucoup intrigué le magicien !commedia dell'arte

© ADAGP, Paris 2015 − CHAGALL

La troisième salle est consacrée à la flûte enchantée de Mozart : Chagall a participé à la mise en scène de cet opéra dans les années 60 en réalisant décor et costumes. Si je savais qu’il avait fait des décors pour des spectacles, j’ignorais complètement qu’il avait aussi fait des costumes ! On y trouve à la fois des esquisses préparatoires et des costumes et c’est intéressant de pouvoir “comparer” les deux !

costume flute enchantée

Costume flute enchantée : Photo (C) Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat

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© ADAGP, Paris 2015 − CHAGALL

Le magicien était impressionné que ce peintre ait “fabriqué des robes de princesse et des masques”.

décor flute enchantéeDécor flute enchantée : Photo (C) Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat

On découvre aussi les costumes créés pour le ballet Daphnis et Chloé, et une vidéo de danse où ils sont utilisés qui a beaucoup plu au magicien (et à moi aussi !).

L’occasion de découvrir aussi le cirque bleu :

cirque bleu

source

La lune qui joue du violon, la poule qui joue du tambour, le violoncelle et l’accordéon, le poisson qui a une main, la dame qui a beaucoup de colliers… Le magicien est resté un long moment à regarder tous les détails ! Et moi j’ai été ravie par la profondeur du bleu de ce tableau.

Autre découverte, Les collages de Chagall (ainsi que ses sculptures) ! Je ne retrouve pas mon favori (une mariée avec de la dentelle collée), mais j’ai aussi beaucoup aimé la danseuse sur fond mauve :

danseuse sur fond mauve

© ADAGP, Paris 2015 − CHAGALL

Je suis passée un peu vite, je l’avoue, sur la période d’exil new-yorkais pendant la guerre où les toiles s’assombrissent et sur ses costumes pour le ballet Aleko.  Mais ces costumes ont plu au magicien :

aleko

©Guy Boyer

On s’est en revanche longuement attardés devant les arlequins où un violoniste a perdu la tête pendant que son compagnon au visage vert saute, de quoi intriguer le magicien !

arlequins chagall

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée Marc Chagall) / Gérard Blot

A propos de visage vert, le magicien était un peu inquiet que le personnage de la musique écrase les maisons…

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© ADAGP, Paris 2015 − CHAGALL

L’amoureux et moi avons revu avec bonheur l’amour en scène, issu comme le précédent des décors réalisés pour le théâtre d’art juif, que nous avions découvert lors de notre première exposition de ce peintre vue en amoureux, à Martigny, quelques semaines après s’être rencontrés. De l’eau a coulé sous les ponts depuis !

amour en scène chagall

Ce couple conclut en beauté cette petite visite subjective de l’expo. Je vous encourage vivement à aller la voir si vous en avez la possibilité, elle dure jusqu’au 31 janvier. Mais méfiez-vous du monde, quand même. Nous sommes arrivés un dimanche à l’ouverture et il y avait déjà beaucoup de monde (et comme tout le monde s’arrête dans la première salle pour la sublime vidéo du plafond de l’opéra, ils bloquent les entrées quand cette salle est pleine). Et quasi une heure de queue quand nous sommes ressortis.

Keith Haring, the political line au 104

y a quelques jours, je suis allée au 104 avec un ami voir l’exposition Keith Haring, the political line.

L’exposition du 104 est un complément de celle organisée au Musée d’art moderne de la ville de Paris (que je n’ai pas visitée). On y trouve les grands formats, que ce soient des toiles ou des sculptures.

Les deux expositions s’intéressent à l’engagement politique de l’artiste :

«Chaque pièce de son œuvre est porteuse d’un message directement politique, analyse Dieter Buchhart. Au sens de l’individu dans l’espace public. Pour la liberté d’expression avec sa série de dessins à la craie dans le métro de New York. Pour le droit d’être différent et heureux avec tous ses dessins qui célèbrent l’amour libre. Contre l’homophobie, mais aussi le racisme aux États-Unis et la ségrégation en Afrique du Sud. Contre le capitalisme et ses excès d’esclavagiste.»

On commence par visiter le pop shop de Tokyo :

Keith Haring, the political line au 104

Il s’agit d’un container dont l’intérieur a été entièrement décoré par Keith Haring dans lequel il vendait des produits dérivés (il y avait plusieurs boutiques comme celle-ci dans le monde, la première étant à New York). Il s’agissait pour Keith Haring de rendre l’art accessible à tous en vendant des affiches ou différents produits dérivés qu’il concevait lui-même, et de rompre avec l’élitisme des collectionneurs d’art, ce qu’il faisait déjà en dessinant dans le métro ou sur les murs de la ville.

On trouve ensuite, sous la grande halle, des sculptures très grand format (qui sont visibles sans prendre de billet pour l’expo ou faire la queue, si vous passez par là), en particulier le chien dansant :

Keith Haring, the political line au 104

Sont ensuite présentées des toiles montrant l’engagement de Keith Haring. Un engagement fort dans la lutte contre le Sida, dont il était atteint, et pour le sexe protégé :

Keith Haring, the political line au 104

Un engagement fort contre le nucléaire aussi, avec par exemple cette toile : un champignon atomique, des centaines de corps entassés et ce serpent qui dévore l’homme.

Keith Haring, the political line au 104

On y trouve aussi le mariage du ciel et de l’enfer, réalisé pour un spectacle de ballet et peint en quelques heures à peine (alors que la toile fait 7m sur 11 !).

Keith Haring, the political line au 104

Et un décor réalisé pour une boite de nuit new-yorkaise où il avait ses habitudes :

Keith Haring, the political line au 104

Mais l’oeuvre majeure de cette expositions, ce sont les dix commandements. 10 tableaux très grand format réalisés en 3 jours et qui font bien sur référence aux dix commandements de la Bible. Il s’en dégage une forte unité, avec leur fond identique et leurs personnages rouges (représentant le mal ou la tentation) et bleus (représentant les hommes).

Ils sont particulièrement bien mis en valeur dans cette grande salle, sur fond noir.

Keith Haring, the political line au 104
Keith Haring, the political line au 104
Keith Haring, the political line au 104

Bref, une exposition chouette mais très frustrante vue seule, car beaucoup trop courte (j’ai mis ici plus de la moitié des tableaux présentés). Heureusement que le 104 est aussi un lieu agréable pour boire un verre ! Je pense qu’il faut la faire en complément de celle au musée d’art moderne, et pas seule (pour info, l’entrée sur un site permet un tarif réduit sur l’autre site).

Mais la mise en avant de l’aspect politique de l’œuvre de Keith Haring est intéressante, parce que je pense qu’on s’arrête trop facilement sur l’aspect coloré et parfois presque enfantin de ses dessins et qu’il était nécessaire de rappeler ou de faire découvrir son engagement.

J’ai vu beaucoup de familles et de groupes d’enfants dans cette expo (vacances scolaires obligent). Or, justement, Keith Haring, ce ne sont pas seulement des petits bonhommes aux formes sympathiques. Comme vous pouvez le voir dans les quelques œuvres que j’ai mises en avant, il y a des représentations sexuelles explicites (sexes en érection, sodomies…). Je ne dis pas qu’il ne faut pas y emmener d’enfants. J’ai personnellement accompagné il y a quelques années, lors d’une exposition Keith Haring au musée d’art contemporain de Lyon, la classe de petite section de ma maman et constaté avec ravissement à quel point sa peinture pouvait parler aux enfants et à quel point cette visite les avait marqué (un des élèves m’en a reparlé 6 mois plus tard!). Mais simplement qu’il faut savoir à quoi s’attendre, éventuellement sélectionner les œuvres et les salles à visiter et être prêt à répondre aux questions sur le sujet. (S’en est d’ailleurs suivi une intéressante conversation avec l’ami qui m’accompagnait sur la manière dont on parle de sexe aux enfants, sur les raisons du tabou qui entoure souvent ce sujet et sur les conséquences que ce tabou peut avoir sur la sexualité future de ces enfants !).

Pour en savoir plus sur Keith Haring, voilà une chouette série de vidéos proposées par télérama et un commentaire sur les dix commandements par la commissaire de l’exposition.

Chagall entre guerre et paix au musée du Luxembourg

Chagall est mon peintre préféré depuis longtemps. Quelques semaines après ma rencontre avec Paul, il m’a emmené à Martigny voir une exposition de ce peintre. 6 heures de route dans la journée et un vrai ravissement. J’adorais déjà ce peintre mais l’avoir vu tous les deux en à fait un peintre encore plus particulier à mes yeux.

Alors quand j’ai vu qu’il y avait une exposition à Paris, je ne pouvais pas rater ça ! On est donc allés passer une soirée au musée, un vendredi soir. Et j’ai trouvé que cette nocturne était vraiment un bon plan : aucune queue dehors et un monde tout à fait supportable à l’intérieur (le musée du Luxembourg est tout petit, il devient très rapidement infréquentable dès qu’il y a du monde).

L’exposition suit les grandes étapes de la vie du peintre. La première salle présente ses toiles peinte lors de son retour en Russie, après quelques années passées à Paris. Les premières évoquent des moments de bonheur : il vient d’épouser Bella. C’est l’époque des amoureux en vert.

Les amoureux en vert (source : RMN)

Les amoureux en vert (source : RMN)

Cependant nous sommes en pleine première guerre mondiale et Vitebsk, où ils vivent, est une ville de garnison. Rapidement, la guerre s’invite dans son œuvre et il met en scène les soldats ou les villageois chassés par les combats. On découvre alors des dessins à l’encre, en noir et blanc, très différents des tableaux colorés qu’on a l’habitude de voir. C’est ce que j’ai trouvé de plus intéressant dans cette exposition parce que je ne connaissais pas du tout cet aspect de son œuvre.

Couple de paysans, départ pour la guerre (source : RMN)

Couple de paysans, départ pour la guerre (source : RMN)

Chagall représente aussi le peuple juif et ses traditions. On le voit dans l’étude.

L'étude (source : RMN)

L’étude (source : RMN)

Et le magicien a particulièrement aimé ce tableau là :

L'homme à la barbe

L’homme à la barbe

Chagall entre guerre et paix au musée du Luxembourg

Dans “au dessus de Vitebsk”, on découvre la figure du juif errant, référence à la fois à sa culture familiale et à l’époque perturbée qui lance sur les routes des populations qui fuient la guerre.

La salle suivante est consacré aux peintures bibliques. En effet, on lui a commandé une série d’illustrations de la Bible dans les années 30.

Abraham et son fils (source : RMN)

Abraham et son fils (source : RMN)

(Anecdote : je commentais les tableaux au magicien que j’avais dans le manduca, et j’ai traumatisé la vieille dame à côté de moi en lui disant : “tu vois c’est Abraham qui doit tuer son fils”).

la guerre est finie, Chagall est revenu vivre en France. Il laisse d’avantage de place à la fantaisie, au rêve.

Songe d'une nuit d'été (source : site du musée de Grenoble)

Songe d’une nuit d’été (source : site du musée de Grenoble)

Mais rapidement, la guerre revient. Chagall fuit vers les États-Unis. La guerre et la douleur s’invitent dans sa peinture. Il va alors beaucoup représenter le Christ, symbole de cette souffrance et mêler des éléments du christianisme et du judaïsme.

L'exode (source : RMN)

L’exode (source : RMN)

Dans cette salle, j’ai été beaucoup marquée par le triptyque Résistance, Résurrection, Libération. Si les deux premiers représentent les souffrances du peuple juif, le troisième présente le paradis promis à une humanité réconciliée.

Chagall entre guerre et paix au musée du Luxembourg
Chagall entre guerre et paix au musée du Luxembourg
(source : RMN)

(source : RMN)

Les deux dernières salles laissent derrière elles les horreurs de la guerre, mais certaines toiles seront marquées par la douleur après la mort de son épouse, Bella, en 1944. Les toiles ont alors souvent un fond sombre.

L'âme de la ville (source : RMN)

L’âme de la ville (source : RMN)

Il revient vivre en France en 1948 et s’installe à Vence. On retrouve alors l’univers coloré caractéristique de ce peintre.

Paysage bleu

Paysage bleu

La danse (source : RMN)

La danse (source : RMN)

On finit, dans la dernière salle, par plusieurs esquisses préparatoires pour mon tableau préféré, Une vie, qui n’était malheureusement pas présent :

Chagall entre guerre et paix au musée du Luxembourg

Des tableaux magnifiques, donc. Mais une exposition qui, personnellement, m’a laissé un petit peu sur ma faim. Parce que j’ai trouvé que le sujet de l’exposition servait uniquement de prétexte pour une rétrospective de toute l’oeuvre du peintre. Mais que son oeuvre est bien trop importante pour un petit musée comme celui du Luxembourg. Du coup, ça m’a laissé une impression de pas assez. D’autant plus que comme j’adore ce peintre, j’avais déjà vu plusieurs expositions le concernant, en particulier la rétrospective du grand palais en 2003 et l’exposition de la fondation Gianadda à Martigny en 2007, ainsi que des expositions sur certains aspects de son oeuvre comme celle sur Chagall et la Bible au musée d’art et d’histoire du Judaïsme en 2011.

Mais je pense que cette exposition vaut vraiment le coup pour ceux qui veulent découvrir son oeuvre. Ou pour ceux qui, comme moi, sont heureux dès qu’ils voient une de ses toiles.

Les antiquités grecques au musée du Louvre, la suite

Après les sculptures monumentales exposées dans des salles bondées, c’est un vrai bonheur de découvrir les salles désertes du premier étage. D’autant que même si les pièces exposées sont moins spectaculaires, elles sont aussi intéressantes, et à mes yeux beaucoup plus touchantes que les précédentes.

J’ai en particulier adoré les salles consacrées aux sculptures en terre cuite, car elles contiennent des pièces qui évoquent directement la vie quotidienne des grecs.

Comme elles étaient peu chères, ces figurines étaient souvent offertes comme offrandes. Elles deviennent ensuite objets de décoration, offrandes funéraires ou jouets pour enfants.

Quelques coups de coeur :

Ménade, suivante de Dionysos (source : RMN)

Ménade, suivante de Dionysos (source : RMN)

Boulangères au pétrin (source : RMN)

Boulangères au pétrin (source : RMN)

Boucher et cuisinière (source : RMN)

Boucher et cuisinière (source : RMN)

Scribe

Scribe

Danseuse aux crotales (source : RMN)

Danseuse aux crotales (source : RMN)

Jouet pour enfants

Jouet pour enfants

Ensuite on arrive aux salles consacrées aux céramiques.

On commence par les vases archaïques, ornés de figures géométriques ou d’animaux, datant du 7e siècle avant JC :

(source : RMN)

(source : RMN)

(source : RMN)

(source : RMN)

Les antiquités grecques au musée du Louvre, la suite

Puis au VIe et Ve siècle, on retrouve les sujets mythologiques :

Achille et Ajax jouant aux dés

Achille et Ajax jouant aux dés

Gorgone (source : RMN)

Gorgone (source : RMN)

Les antiquités grecques au musée du Louvre, la suite
Satyre jouant de la double-flûte (source : RMN)

Satyre jouant de la double-flûte (source : RMN)

Les antiquités grecques au musée du Louvre, la suite

Voilà un bref aperçu, les collections sont tellement riches qu’on pourrait y passer des heures. D’ailleurs, moi, je reste sur ma faim, et j’irai refaire un tour au Louvre un de ces jours (d’autant que je n’ai même pas eu le temps d’aller jeter un oeil aux antiquités étrusques et romaines).

Les antiquités grecques au musée du Louvre

C’est l’histoire d’une famille qui a décidé d’aller voir l’expo Keith Haring au 104 et qui se retrouve… au département des Antiquités grecques au Louvre !

(parce que j’ai eu la bonne idée, 5 minutes avant de partir, de vérifier les horaires, pour voir que le lundi, l’expo était fermée ! Comme on était prêts à partir on a décidé de sortir quand même, et comme j’avais envie depuis longtemps de revoir les antiquités au Louvre, j’ai trouvé que c’était une bonne occasion !).

Pour ce qui est des questions pratiques…

Pour l’entrée au Louvre : pour éviter de faire 1h de queue, le week end ou les jours fériés, il faut impérativement arriver avant 10h. La queue se fait en deux temps, une première fois pour vérifier les sacs, une seconde pour prendre les billets. Si vous arrivez par le métro et que vous êtes deux, ça peut valoir le coup que l’un des deux aille prendre les billets aux bornes automatiques (prendre à droite) pendant que l’autre va commencer à faire la queue. A noter aussi : si vous avez un motif de gratuité (moins de 26 ans, pass éducation…), il est inutile de faire la queue aux caisses, il suffit de montrer le justificatif au point de contrôle des billets.

Pour le département des Antiquités grecques :

il se divise en deux parties, au rez-de-chaussée et au premier étage.

Au rez-de-chaussée, les statues monumentales… et les hordes de touristes ! C’est sur le chemin de tous les groupes et de tous ceux qui font “l’essentiel du Louvre en 3 heures” (“suivez la Joconde, c’est fléché !”). Voilà la Vénus de Milo par exemple :

Les antiquités grecques au musée du Louvre

(les salles de gauches qui exposent des stèles funéraires sont déjà bien moins peuplées… et tout aussi passionnantes !).

Au premier étage, les bronzes et les céramiques. Dis comme ça, ça fait moins rêver, mais pourtant c’est ce que je vous recommande vivement. D’une part, parce que les salles en elles-mêmes sont superbes. D’autre part, parce qu’on accède à une autre vision de l’Antiquité, que personnellement je trouve beaucoup plus touchante, car on y trouve de nombreux objets de la vie quotidienne. Et puis accessoirement, vous y serez tranquilles !

Les antiquités grecques au musée du Louvre

Donc pour moi, il vaut mieux passer rapidement au rez-de-chaussée pour ne pas manquer les quelques pièces magiques et s’attarder à l’étage !

De même, ici, commençons par le rez-de-chaussée. Je ne vous remontrerai pas la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace. Et contrairement aux articles que je fais d’habitude sur les expos, je n’essayerai pas de retracer une visite. Je préfère mettre en avant mes coups de coeur.

(mes photos étant moches, je les ai substituées dans la mesures du possibles par celles de la RMN).

Parmi les sculptures

D’abord, deux statues d’Athéna, parce que quand j’étais petite, c’était ma déesse préférée (oui, certains ont un joueur de foot préféré, moi j’avais une divinité grecque préférée, no comment !) (j’adorais Déméter et Perséphone aussi)

(source : RMN)

(source : RMN)

(source : RMN)

(source : RMN)

La première, la Pallas de Velletri, est une réplique en marbre d’une statue monumentale en bronze, la seconde, dite Athéna à la ciste, est également une réplique.

En effet, la plupart des originaux grecs, en bronze, ont été perdus, mais il était à l’époque courant de se faire faire des répliques de statues célèbres, on a donc retrouvé essentiellement des copies en marbre datant de l’époque romaine (soit sculptées 400 à 500 ans plus tard). Cela explique qu’on ait régulièrement des séries de statues avec de très légères variantes.

Athéna, en tant que déesse de la guerre, est très souvent représentée casquée et portant  sur ses épaules et son buste l’égide (une cuirasse en peau de chèvre) et la tête de Médée (qu’on voit comme en pendentif sur la première photo) qui avait le pouvoir de pétrifier ceux qui la regardaient.

Pour la première sculpture, elle est appelée “Pallas”, soit déesse de la sagesse. Sur la seconde, elle porte dans une main une corbeille (ciste) qui contient Erichtonios. Fils d’Hephaistos et de la terre, représenté soit sous la forme d’un serpent comme ici, soit comme un être mi-homme mi-serpent, il a été élevé par Athéna. Roi légendaire d’Athènes, il y aurait construit un temple en l’honneur de la déesse et instauré son culte dans la cité.

J’aime la tête penchée vers le serpent, le côté maternel, très rare chez cette déesse.

(source : RMN)

(source : RMN)

Apollon sauroctone (= le tueur de lézard).

J’aime la composition, et les traits fins, presques féminins du Dieu.

(source : RMN)

(source : RMN)

Héraclès et Télèphe (Héraclès est le nom grec d’Hercule). J’aime le contraste avec la statue précédente, la force qui s’en dégage. Héraclès porte ses attributs habituels (la massue, la peau du lion de Némée sur les épaules. Il porte sur le bras son fils, qui a été jusque là nourri par la biche présente à leur côté.

Arthémis, déesse de la chasse, avec sa tunique courte pour pouvoir courir librement.

Arthémis, déesse de la chasse, avec sa tunique courte pour pouvoir courir librement.

Les antiquités grecques au musée du Louvre

Une ménade. Les ménades, appelées bacchantes à Rome, font partie du cortège de Dionysos (qui était constamment accompagné par ce cortège pour être célébré). D’où la coupe de raisin à la main et la couronne de lierre. Elle me parait cependant calme et sereine, ce qui va à l’encontre de la manière dont sont présentées les ménades dans les textes (ivres, délirantes…).

Les antiquités grecques au musée du Louvre

Cette sculpture représentant Marsyas (un mortel ayant offensé Apollon) juste avant son supplice. Je la trouve particulièrement marquante au milieu de toutes ces images de divinités sublimées.

(source : RMN)

(source : RMN)

Mon coup de coeur, même s’il n’est probablement pas très original : les trois Grâces.

Voilà, j’espère que l’exposé ne vous a pas trop gonflé et je vous montre la suite très vite !

Chaïm Soutine, l’ordre du chaos

J’ai du retard dans mes compte-rendus d’exposition puisque je suis allée voir celle-ci fin Novembre.

Quand j’ai découvert Soutine, j’étais en terminale, et je faisais un TPE sur la vie artistique à Paris dans les années 1920. J’ai d’abord connu ses pièces de boeuf, et je dois dire que je n’ai pas été emballée. Mais il y a quelques mois, en visitant les collections permanentes de l’Orangerie, j’ai découvert ses paysages, et j’étais déjà beaucoup plus enthousiaste. Alors quand mes beaux parents ont décidé d’y aller, je les ai accompagnés, profitant de cette occasion de mieux connaître son oeuvre. Et j’ai bien fait, parce que j’ai trouvé cette exposition magnifique.

La première salle est consacrée aux portraits des amis et des mécènes. Elle a pour ambition de montrer que Soutine n’était pas l’artiste maudit et solitaire qu’on imagine parfois, mais qu’il avait de nombreux amis dans le monde de l’art. L’exposition s’ouvre d’ailleurs sur un portrait de Soutine peint par Modigliani. Il eu également des mécènes fidèles, en particulier le Dr Barnes ou Madeleine Castaing dont on trouve le portrait dans cette salle :

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Madeleine Castaing (source : RMN)

“Les sujets, centrés sur un fond souvent foncé, sont étirés, déformés parfois à outrance, mais s’attachent à individualiser les traits et l’expression jusqu’à en sonder la psychologie. Le portrait de Madeleine Castaing, décoratrice et mécène de Soutine, en est une illustration. Le manteau noir et le rouge éclatant de sa robe forment une silhouette aux contours presque épurés. Le visage triangulaire au nez étiré, légèrement décalé, la bouche rouge, le regard scrutateur révèlent la force de son caractère” (dépliant de l’exposition).

On y trouve aussi une autoportrait du peintre :

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Autoportrait

La seconde partie est consacrée aux paysages. Tout d’abord aux représentations de villages, de maisons. C’est de loin la partie de l’exposition que j’ai préféré. “Tout est comme balayé par une tempête : maisons, arbres et personnages tanguent et se déforment” (dépliant de l’exposition)

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Les maisons (source : RMN)

“Dans une vision hallucinée, les maisons semblent des personnages, dansant sur leur base et ondulant en s’allongeant démesurément vers le ciel (…). Un souffle puissant déporte vers la gauche ce ballet qui swingue. A droite, les formes se désagrègent jusqu’à devenir de simples taches de couleur à la limite de l’abstraction. Une telle démarche visant à déformer le réel pour exprimer la passion et le tourment se rencontre à la même époque chez les peintres français et étrangers (…) que l’on rassemble sous l’étiquette d’expressionnistes” (extrait de “Soutine”, fascicule publié par le musée de l’Orangerie).

Les paysages peints dans le Sud regorgent de couleurs chaudes et vives. Les reproduction de la RMN ne leur rendent pas honneur.

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Paysage de la Gaude (source : RMN)

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La route folle à Cagnes

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Arbre couché (source : RMN)

Le motif de l’arbre est très fréquent dans l’oeuvre de Soutine. La salle suivante est consacrée à ces représentations.

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L’arbre

La salle suivante s’organise autour de la couleur rouge. On y trouve l’escalier rouge à Cagnes :

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Mais aussi une série de “glaïeuls” dont voilà un exemple :

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La grande salle suivante est consacrée aux natures mortes, et en particulier à la série des boeufs écorchés. Cette série a été inspirée à Soutine par ce tableau de Rembrandt. En effet, Soutine s’inspire énormément des peintres classiques. Il faisait livrer des carcasses fraiches des abattoirs afin de pouvoir les peindre (les voisins n’étaient pas enchantés par l’odeur !).

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Les deux dernières salles de l’exposition sont consacrées aux portraits, et en particulier aux portraits des gens de métier. Le tableau qui fit sa notoriété est le petit patissier (il réalisa 6 toiles sur le sujet):

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(source : RMN)

Cette toile “est la démonstration parfaite de l’inspiration classique de Soutine. La composition de la toile reprend celle du  Portrait de Charles VII par Jean Fouquet. Le garçon est assis de face, les mains croisées, la silhouette, élargie par des épaules carrés, emplissant tout le champ du tableau. Comme pour le  portrait d’Emile Lejeune, l’oreille gauche, démesurée, compense la féformation du nez tournée vers l’autre côté. La virtuosité de Soutine apparaît dans le traitement de l’uniforme, blanc laiteux et irisé de couleurs douces, que fait chanter la touche rouge vermillon du chiffon pétri par les mains du jeune garçon” (extrait de “Soutine”, fascicule publié par le musée de l’Orangerie).

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Le garçon d’étage (source : RMN)

Là encore, il travaille par série, comme on le voit avec les tableaux représentant des enfants de choeur :

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(source : RMN)

Dommage qu’on ne puisse pas zoomer sur les détails des tissus, qui sont tout simplement magnifiques !

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(source : RMN)

Pour conclure en un mot, cette exposition est une très bonne occasion de découvrir l’oeuvre de Soutine. L’exposition est même presqu’un peu trop courte (du coup, on l’a fait deux fois de suite ^^). Heureusement, pour ceux qui ont encore faim de tableaux, les collections permanentes de l’Orangerie sont là !

Pour en voir plus, voilà une visite guidée de l’exposition :
Visite virtuelle : Chaïm Soutine à l’Orangerie

Vous pouvez aller voir cette exposition à l’Orangerie jusqu’au 21 janvier 2013.

Street Art 1

Je pars quelques jours en vacances demain. Profiter de ma famille, du 8 décembre à Lyon, voir des amis. Donc je n’aurai rien le temps d’écrire ici, et je n’ai pas eu le temps de préprogrammer des “vrais” articles ces derniers jours.

Alors je me suis dit que j’allais programmer juste une photo par jour.

Je ne savais pas trop quoi mettre jusqu’à ce que je retombe sur cette photo dans mon Iphone.

Street-art-0261.JPG

Un collage de Fred le chevalier découvert sur un mur jusqu’à côté de chez moi.

Parce que j’ai la chance d’habiter dans un quartier très riche à ce niveau là, comme vous pouvez le constater ici, où Fred le Chevalier a la bonne idée de travailler souvent !

Alors je me suis dit que j’allais faire une semaine “street art”.

Mais bon, je n’y connais pas grand chose. Et à part cette photo prise au passage, je n’ai pas de réserve. Alors je vais profiter de la superbe “sélection annuelle” du site “Street Art Utopia” et vous proposer une photo par jour. Si vous voulez en voir plus, c’est ici !