C’est un rituel, chaque année ou presque, je fais un *petit* compte rendu de mon tour au salon de Montreuil.
Cette année, j’y suis allée 3 fois : vendredi avec des amies, dimanche en famille et lundi pour la journée professionnelle. Repérage de nouveautés, (plein de) dédicaces, achats de cadeaux de Noël, visite de l’expo, spectacle, et intervention dans une table ronde, ça a été très riche !
A Montreuil, il y a les livres qu’on découvre, qu’on achète. Mais aussi nos chouchous, ceux qu’on a lu cent fois, et qu’on emporte précieusement parce qu’on a repéré que les auteurs étaient présents.
Pour moi cette année c’était Ni poupées ni super héros de Claire Cantais, à la ville brûle que j’ai chroniqué en détails sur fille d’album. Dédicacé pour les enfants, pour les accompagner encore un peu plus dans leur liberté, le magicien, en ce moment, me demande souvent “hein on a le droit de faire ça quand on est un garçon ?”…
Pour le magicien, c’était la tribu qui pue d’Elise Gravel et de Magali Le Huche aux éditions les fourmis rouges (qui fait décidément de chouettes bouquins, et je ne dis pas seulement ça parce qu’ils éditent Emmanuelle Houdart ^^). C’est LE coup de coeur du moment à la maison et il est très fier d’avoir désormais Fanette dans son livre !
La tribu qui pue, c’est donc l’histoire d’une joyeuse troupe d’enfants très heureux de vivre entre eux, à poil, dans la nature. Mais la directrice de l’orphelinat est bien décidée à laver, habiller et faire rentrer dans les cases… C’est drôle, fin, super ! Une très bonne idée de cadeau de Noël !
Vous connaissez sans doute notre passion familiale pour Bulle et Bob ! La puce a choisi Bulle et Bob se déguisent “parce que c’est mon préféré !”. Ilya Green lui a décidé une magnifique Bulle, mais alors qu’elle lui rendait le livre, la puce s’est écrié “je veux Bob aussi !”.
Rien pour l’amoureux, mais depuis qu’il a eu sa propre dédicace de Oh non, Georges ! de Chris Haughton l’année dernière, il est comblé !
J’adore les dédicaces avec les enfants. J’adore la spontanéité avec laquelle ils parlent aux auteur·e·s (quand j’ai moi-même du mal à être à l’aise et à dire autre chose que “j’adore ce que vous faites !”).
Et puis il y a eu les achats…
Oui, je sais, c’est franchement indécent… Mais cette année il y a beaucoup de cadeaux !
Celui-ci, à la recherche de la carotte bleue, les métiers de Sébastien Telleschi, c’est une découverte du magicien, qui commence à s’intéresser beaucoup aux livres jeux. Il a eu un coup de coeur sur le stand de little urban (qui a vraiment un catalogue super chouette, j’essayerai d’en reparler un peu ! En attendant, allez faire un tour sur leur site, d’autant plus intéressant qu’ils proposent de nombreux ateliers et activités en lien avec leurs albums). C’est bourré de détails et la carotte bleue n’est vraiment pas facile à trouver, ça va l’occuper un moment !
Un grand jour de rien de Béatrice Alemagna (Albin Michel Jeunesse) pour le magicien, parce que j’aime de plus en plus cette auteure, et qu’on a eu l’occasion de découvrir des originaux de cet album à l’exposition du salon, qui ont beaucoup intéressé le magicien. Dans cet album, un petit garçon se trouve coincé dans une maison de campagne, et n’a qu’une envie, jouer à tuer des martiens sur sa console. Jusqu’à ce qu’il se laisse emporter par toutes les possibilités que lui offrent l’extérieur. Les planches sont simplement magnifiques !
On aurait dit d’André Marois et Gérard Dubois (Seuil jeunesse), dédicacé par l’auteur (mais l’illustrateur n’était pas là malheureusement). Si ces illustrations rétro ne sont généralement pas ma tasse de thé, elles conviennent plutôt bien à cet album, qui est surtout un éloge de l’imagination des enfants, qui se laissent complètement embarquer dans leur histoire (non sans faire *quelques* dégâts dans la maison). La chute me fait beaucoup rire !
Le nouveau nid des petits marsus de Benjamin Chaud (Little Urban) fait partie d’une nouvelle série qui reprend en album jeunesse le célèbre héros de BD. C’est ultra mignon, plein de détails dans l’illustration comme toujours chez Benjamin Chaud. C’est le grand chouchou des enfants pour le moment, aussi bien du grand (5 ans) que de la petite (2 ans 1/2), parmi tous les livres rapportés du salon.
Et visiblement, les coussins avec les illustrations de Benjamin Chaud sont bien confortables pour faire une petite pause au milieu de la course du salon !
L’ours qui ne rentrait plus dans son slip est un livre CD de Emilie Chazerand et Félix Rousseau de chez Benjamin média. J’en cherchais pour le magicien pour le “temps calme” de l’après-midi (quand sa soeur fait la sieste). Nous ne l’avons pas encore écouté mais les extraits que j’ai entendu, ce que j’ai vu en le feuilletant et le nom d’Emilie Chazerand dont j’ai adoré le dernier roman pour ados (la fourmi rouge chez Sarbacane) me font penser que ça va être très bien.
J’ai déjà parlé un peu de ce documentaire pour préados et ados sur les règles par Elise Thiébaut et Mirion Malle chez la ville brûle ici. Je ne l’ai pas encore lu entièrement, mais j’ai apprécié les passages que j’ai lu et la diversité des représentations. Et j’en profite pour frimer avec mon nouveau tote bag avec lequel je me promène fièrement depuis quelques jours !
J’ai l’impression qu’on a beaucoup parlé de ce loup en slip de Wilfrid Lupano et Mayana Itoïz (Dargaud), mais si vous l’avez raté, il est hilarant ! Tout le monde dans la forêt est terrorisé par le loup (et tout un business s’organise, entre pièges à vendre et brigade anti-loup), mais il fait beaucoup moins peur avec son slip à rayures… On a cru qu’on ne réussirait jamais, avec Elise, à trouver le livre sur le salon, Dargaud n’ayant pas de stand, donc la dédicace est une grande victoire, merci à Sophie !
Chaque année, c’est mon rituel, je vais sur le stand de Minédition pour que l’éditeur me raconte une histoire, il a un don pour ça ! Et cette année, j’ai craqué pour trop grand, trop petit ! de Catherine Leblanc et Eve Tharlet, pour la puce qui a décidé qu’elle était grande et plus pikinote ! J’avais beaucoup aimé dans la même série est-ce que tu m’aimeras encore ? (sur l’amour inconditionnel des parents) et là voilà ! (sur l’arrivée d’une petite soeur) et là encore beaucoup de tendresse se dégage du dessin, alors je passe même sur la mère en tablier dans la cuisine.
Des fois, on a de la chance : on va voir la grande conteuse Catherine Zarcate (que vous pouvez par exemple découvrir ici), et on tombe aussi sur l’illustratrice du recueil, Irène Bonacina, qui nous fait un magnifique dessin ! Mes enfants sont ans doute un peu petits pour ce recueil, mais il contient un de mes contes préférés, le loukoum à la pistache.
Ce qui est chouette, au salon, c’est quand on découvre des albums qu’on ne pensait pas prendre, des illustratrices qu’on ne connaissait pas, en l’occurrence simplement parce qu’elle était à côté de Magali Le Huche en dédicace. Dans cet album, la retraite de Nénette (à l’école des loisirs), Claire Lebourg où elle invente une retraite libre à Nénette, orang-outang de la ménagerie du jardin des plantes qui y vit depuis 1972. La puce a été très marquée par sa visite à la ménagerie et a donc réclamé que ce livre soit pour elle, même s’il s’adresse à des plus grands.
Encore une découverte, cette fois grace au magicien qui s’est précipité sur ce livre-objet, le bout du bout de François David et Henri Galeron chez Motus (maison d’édition qui fait de la poésie et que je ne connaissais pas !). Un livre surréaliste, qui se déplie peu à peu, j’aime son côté un peu perché !
Et ensuite… les cadeaux !
Je n’ai malheureusement pas pu faire dédicacer Bergères Guerrières, de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais, par manque de temps (j’avoue que j’ai aussi du mal avec les méthode de Glénat puisqu’il faut acheter un album sur le stand pour avoir un ticket dédicace, ce que je trouve très nul). Je n’ai pas encore lu cette BD d’aventure en entier, mais j’ai beaucoup apprécié ce que j’en ai lu et ça a été un gros succès chez Sophie et ses filles. Je suis donc sûre que c’est un super cadeau pour ma cousine de 8 ans !
Pour les neveux de Paul, presque 3 ans et 5 ans, loup gris et la mouche de Gilles Bizouerne (Didier Jeunesse). J’aime beaucoup cette série “loup gris” et je trouve que celui-ci est le meilleur. Loup gris avale une mouche. Malheur, il se met à bzzzzozoter ! Quand il croise une araignée, il se dit qu’il va l’avaler, et qu’elle mangera la mouche dans son ventre, et que son souci sera réglé. Mais ça ne va pas aussi bien se passer… C’est un régal à lire à haute voix, et un de mes derniers gros succès à l’heure du conte à la bibliothèque : enfants comme parents étaient écroulés de rire !
Pour mon neveu de 6 mois, un de mes chouchous, un des livres qu’on a lu en boucle avec nos enfants bébés : bon voyage bébé ! de Béatrice Alemagna (Helium). Je l’aime tellement que j’ai eu du mal à ne pas mettre toutes les pages ! Le coucher décrit comme un départ en voyage, avec une grande délicatesse et le talent de Béatrice Alemagna. Et en plus, on évite les stéréotypes !
Autre chouchou, autre cadeau dédicacé pour mon neveu, les mains de papa d’Emile Jadoul (pastel), mon préféré de cet auteur ! J’en avais parlé ici.
Vous connaissez mon amour pour Ilya Green. C’est un incontournable de nos cadeaux de naissance. Pour le petit dernier de la famille, nous avons donc craqué pour son dernier album chez Didier Jeunesse, les petits amis de la nuit, un joli défilé de doudous qui accompagnent le coucher d’un tout-petit. Le jeu de mat et brillant est discret mais réussi.
Et encore du Ilya Green, en livre CD cette fois, pour un grand bébé d’un an ! Elle illustre les chansons de Ceilin Poggi et Thierry Eliez, accompagnés non pas des traductions des chansons mais de poèmes de Murielle Szac. On n’y trouve pas seulement du jazz puisque les reprises vont de Barbara Streisand à Stevie Wonder en passant par les Beatles. L’amoureux les a vu en concert avec les enfants à la librairie du quartier et a aussi craqué pour nos enfants qui l’écoutent chaque soir au coucher depuis. Personnellement, j’aime particulièrement sa reprise de isn’t she lovely.
Enfin, ma belle-soeur m’a demandé un roman à Noël. Et vous savez que j’aime beaucoup faire lire des romans ados aux adultes, j’ai donc fait dédicacer pour elle un de mes gros coups de coeur de l’année, là où tombent les anges de Charlotte Bousquet (chez Gulfstream), donc j’ai parlé longuement ici.
Mais le salon du livre, ce ne sont pas que des achats ! Et j’ai la chance d’avoir un fils aussi motivé que moi pour en profiter ! Alors on est allés voir la lecture chantée par Pascal Parisot de son dernier livre disque, Superchat, les souffrances du gros Werther, illustré par Roland Garrigue, chez Didier Jeunesse. Werther le ver de terre est en train de se dessécher sur une terrasse, en plein soleil…Heureusement que superchat va venir à la rescousse ! C’est décalé et drôle. Un bon livre CD à offrir là encore !
Et puis vous aurez compris depuis le début de l’article que je suis fan d’Ilya Green, mais j’ai une tendresse particulière pour Bou et les 3 zours d’Elsa Valentin (à l’atelier du poisson soluble), un livre d’une inventivité incroyable. Alors pouvoir l’écouter lue par l’auteure à l’occasion de sa sortie en livre CD aux éditions trois petits points, c’était vraiment chouette ! et ça a été l’occasion d’écouter aussi un futur album à paraître en mars, Zette et Zotte à l’usine, affaire à suivre.
Et puis au salon de Montreuil, il y a une expo, cette année sur la représentation des enfants. L’occasion de retrouver certain·e·s illustrateur·trice·s que j’adore : Béatrice Alemagna (photos 1 et 2), Benjamin Chaud (photo 3), mais aussi d’en découvrir d’autres. Cette année, Annabelle Buxton (photo 4 et 5) et Audrey Celleja, dont j’avais déjà vu passer des albums, mais sans y prêter assez attention (photo 6 et 7) J’aurais aimer vous en montrer plus, mais les originaux sont, bien évidemment, sous verre, et c’est quasiment impossible de prendre une photo potable.
Bon, je vais arrêter mon article fleuve ici, mais vous n’en avez pas fini avec le salon ! Déjà parce que j’ai eu la chance d’intervenir lors d’une table ronde sur la diversité (ou plutôt le manque de diversité) dans la littérature jeunesse avec Diariatou Kebe de l’association Divéka/Diversité & kids, Penda Diouf, responsable d’une bibliothèque à Saint-Denis et Sophie Agié de légothèque, et que j’en parlerai en détails sur fille d’album et puis j’ai aussi repéré plein de nouveaux titres, en particulier sur la diversité. Si je ne ferai pas un article de blog (ça me prend trop de temps), j’essayerai d’ajouter un lien vers le fil twitter.