Soeurs sorcières

Toujours dans la période “je suis incapable de me servir de mon cerveau”, j’ai attrapé à la bibliothèque un soir avant de partir Soeurs sorcières de Jessica Spotswood. J’avais lu je ne sais plus où une description de ce livre en ces termes : “entre Charmed et Jane Austen”. Je me suis dit que ça conviendrait donc plutôt bien.

Soeurs sorcières de Jessica Spotswood

Comme dans Charmed, donc, nous voici en présence de trois soeurs sorcières qui doivent cacher leurs pouvoir. Mais ici, ce sont trois adolescentes dans une Angleterre imaginaire du début du XXe siècle. Les Frères, fanatiques religieux fermement opposés à la sorcellerie, sont au pouvoir. Etre sorcière, c’est être envoyée à l’asile ou en prison. A 17 ans, les filles doivent choisir entre le mariage et la soumission à leur mari et l’ordre religieux des soeurs.

Cate, l’aînée, tente de veiller sur ses soeurs. Parce qu’en plus de ces menaces, une phropéhie (forcément) annonce que lorsque vivront trois soeurs, toutes les trois sorcières, l’une d’elle sera la plus puissante sorcière de tous les temps. Ce qui va attiser bien des convoitises…

En plus de cela, Cate aura 17 ans dans quelques semaines, et il lui faut choisir son sort. Heureusement, elle a un prétendant, et un autre jeune homme ne la laisse pas indifférente… (bah oui, actuellement on ne peut pas publier de roman pour adolescent s’il n’y a pas de triangle amoureux !).

Je dois avouer que ce roman, même s’il reprend beaucoup de ce qui est à la mode dans les romans pour ados actuellement (sorcellerie, pouvoir entre don et malédiction, triangle amoureux, société dictatoriale…), m’a embarqué.

J’ai aimé son ambiance. C’est une petite ville de campagne du début du XXe siècle, avec ses obligations sociales, son petit cercle de la bonne société, son hypocrisie, mais aussi la maison des héroïnes et son jardin, refuge idéal. L’auteur prend le temps d’installer une ambiance, un contexte “historique” par petites touches.

J’ai apprécié l’héroïne. Elle n’est pas parfaite, pas héroïque. Elle aime jardiner, la tranquilité de son coin de campagne. Elle est tétue, en colère voire colérique, révoltée de se retrouver coincée dans cette situation. Elle cherche juste un moyen de veiller sur ces soeurs. Cela passe avant tout, avant même ses propres désirs.

Ce roman a agréablement flatté mon côté féministe. Cate refuse de se laisser enfermer dans une cage, même une jolie cage dorée. Même s’il est hors de question de se révolter ouvertement, la simple idée de se soumettre à un époux, de ne pas pouvoir mettre en pratique ses connaissance et vivre sa vie comme elle l’entend la scandalise.

L’histoire d’amour, certes assez prévisible, est mignonne. J’aurais aimé que l’auteur creuse davantage les relations entre Cate et ses deux soeurs.

La tension monte tout a long du roman, entre révélations sur la prophétie, anniversaire de Cate qui approche, une gouvernante moins innocente qu’il le semble au premier abord…  Les évènements se précipitent dans les 50 dernières pages.

En un mot, un roman un peu prévisible mais agréable à lire. J’avoue que j’attends la suite !